Cahier de textes de l'année scolaire 2020-2021 / VANDERPLANCKE P-L / Lycée Maurice Ravel 64500 Saint-Jean-de-Luz / Spécialité HGGSP 1
T2



spécialité H.G.G.S.P.
 
 
Premières





CAHIER DE TEXTES  DU DEUXIÈME TRIMESTRE - thèmes 2 et 3


    RETOUR AU  PREMIER TRIMESTRE






AGENDA 2021


Nouvelle prévision après les retards dus au Protocole Sanitaire renforcé de Décembre

ERASMUS MOB semaine 51
Fin du Thème 2 : L'Hyperpuissance américaine
semaines 1 et 2
Thème 3 : Les frontières
semaines 3 à 5 (3 semaines)
VACANCES D'HIVER du 6 au 22 février
Thème 4 : S'informer
semaines 9 à 14 (6 semaines)
VACANCES DE PRINTEMPS DU 10 au 26 avril
Thème 5 : États et religions
semaines 17 à 20 (4 semaines)


II




TD dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
Vendredi 20 novembre [12 h 10 - 13 h 05] gamma

    cours   suivant
Participation : Hortense


Travaux Dirigés  n°10 : 
La France, puissance mondiale ?

Manuel, analyse de documents page 110


(transition +1)
32 heures /33  pour les gamma
Début du thème 2 

Thème 2
Analyser les dynamiques des puissances internationales

Chapitre V
 



Leçon dans le cadre du protocole sanitaire renforcé

Lundi 23 novembre [10 h 10 - 11 h 05] gamma
ou
Vendredi 27 novembre [12 h 10 - 13 h 05] alpha
 

    cours   suivant


CHAPITRE V
Les puissances internationales :
des états, acteurs principaux (et traditionnels) des relations internationales sujets à l'essor, au déclin voire à la reconstruction de leurs moyens d'action
et d'influence
 [les exemples ottoman et russe]

(Axe 1 du second thème : "Les caractéristiques de la puissance internationale")
(revoir aussi notre chapitre I, fait en guise d'introduction en tout début d'année)

SEMAINE 49

Participation : Milan, Diego, Sofia


vocabulaire : puissance, dure et douce (hard power et soft power)

lancement : un extrait du film "Apocalypse now"


1.  Les caractèristiques de la puissance globale
leçon n°1 du livre pages 114 et 115

A - Imposer sa volonté par l'action politique, et peser dans le monde par l'ampleur des moyens à disposition (Hard power des États-Unis)

Disposer d'un
Hard Power c'est avoir des moyens tangibles pour intervenir dans les affaires des autres (ingérence) et pouvoir les mettre en oeuvre pour empêcher notamment les autres puissances de limiter la souveraineté de la nation ou d'empiéter dans sa zone d'influence
(projection, défense et dissuasion).

Les États-Unis sont capables de faire la guerre très loin de chez eux (ici, en Asie) pour défendre l'un de leurs alliés et/ou leurs intérêts. Leurs armes sont nombreuses et de haute technologie (hélicoptères de combat), leurs forces ("
marines") sont pré-positionnées partout dans le monde (OTAN, OTASE, etc.) et ils sont capables de dissuader un ennemi de les attaquer directement (force de frappe nucléaire). Ils s'engagent après 1945 dans une guerre idéologique contre le communisme, mobilisant avec succès leur population dans une sorte de "croisade" pour la liberté et contre "le mal". Une politique toutefois ambivalente, ce qui est montré par le choix d'une musique wagnérienne, la "chevauchée des Walkyries" - celle-là même que le régime national-socialiste allemand avait promu, en faisant l'hymne de la Luftwaffe ! que le film présente comme ayant été choisie par un officier de l'armée des États-Unis pour rendre plus excitants ses bombardements sur le Vietnam.



B - Exercer son influence et/ou incarner un leadership plus ou moins contraignant en nouant des relations bilatérales privilégiées voire en organisant des alliances internationales (Soft power)

Détenir la puissance douce, c'est avoir la capacité d'infuencer et/ou de séduire par son modèle et d'user de "formes indirectes de puissance"  pour faire faire aux autres états une politique conforme à ses intérêts (diplomatiques, commerciaux ou autres).

Grâce - notamment - à la diffusion globale de son cinéma, l'Amérique popularise ses valeurs et séduit (c'est toujours la première destination des migrants et réfugiés). Mais, si un réalisateur comme Francis Ford Coppola met en scène en 1979 une esthétique de la guerre, il en dénonce aussi les travers et montre les dérives de la politique étrangère des États-Unis et certains crimes de guerre commis en son nom, comme d'autres réalisateurs tels que Stanley Kubrik : ce sont donc des films produits par des États-Uniens qui critiquent le plus efficacement la politique étrangère du pays. Leur existence renforce paradoxalement la confiance envers le système démocratique nord américain. Le recours à la force, devenu au fil du temps et dès la fin de la guerre du Vietnam, de plus en plus inefficace et de moins en moins populaire n'est de toute manière que l'un des nombreux moyens dont l'Amérique dispose pour rayonner dans le monde (sa culture et sa richesse y contribuent largement).



C - S'imposer dans la hiérarchie des puissances et dans tous les espaces régionaux.

Seuls les États-Unis sont, partout dans le monde, en mesure d'agir unilatéralement ou dans le cadre d'une coalition, soit pour faire appliquer leur volonté propre, soit la loi internationale, tout en pouvant décider pour leur propre compte d'y échapper à leur gré. Ils sont donc l'unique superpuissance mondiale.

Les autres puissances internationales, encore dites "puissances établies" sont la Russie et les membres du G7, parmi lesquels la France et le Royaume-Uni font encore figure de puissances mondiales par l'étendue des aires où elles interviennent mais sont par ailleurs qualifiées de "puissances moyennes mondiales" vu la modestie (relative) de leurs moyens.

Parmi les pays émergents, quelques uns sont potentiellement (ou déjà, dans le cas de la Chine) des puissances mondiales, mais incomplètes. On les désigne comme des "puissances ascendantes".

Quelques entités sont désignées comme des puissances alors qu'il ne s'agit pas d'états ; l'Union Européenne dispose ainsi des bases nécessaires à l'exercice d'une influence globale (population, territoire, richesse) et joue sur la scène internationale un rôle comparable, sur certains plans, à celui d'un grand pays, malgré un manque de solidarité patent entre ses états membres.

vocabulaire : puissance potentielle et puissance déployée



LES PUISSANCES ÉTABLIES
(des pays jouant de longue date un rôle global, du fait de leur poids économique, culturel et/ou politique et militaire)
Ce sont les états membres du G7 (G8) :
- Les États-Unis, unique superpuissance (forte et influente dans tous les domaines et capable d'agir partout - encore que ses moyens et ses ambitions semblent dénoter un déclin relatif mais sensible qui lui retirerait à terme toute possibilité d'hégémonie)
- La France et le Royaume-Uni, seules puissances mondiales moyennes
(influentes et investies partout mais dotées d'une capacité d'action limitée)
- Le Canada, l'Italie, l'Allemagne et le Japon, au coeur de la "Triade" comme les trois pays précédemment cités
- La Russie, héritière de l'URSS, dont les capacités militaires et le poids sur le marché des hydrocarbures sont redoutables mais qui a été évincée du G8

On peut éventuellement citer également la Chine (membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU et bénéficiant à ce titre d'un droit de véto, comme la Russie, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis) quoiqu'elle fasse plutôt partie de celles des puissances émergentes (pays en développement) jouant d'ores et déjà un rôle notable dans les affaires du monde et susceptibles de les diriger à moyen ou long terme :

LES PUISSANCES ASCENDANTES
(essentiellement : des géants de l'ancien Tiers Monde)
Ce sont notamment les pays du BRICS : Brésil , Inde, Chine et Afrique du Sud - auxquels on ajoute souvent la Russie, décrite comme en re-dévelopement et partageant le même intérêt que ses partenaires à se poser en puissances alternatives défiant la mainmise des puissances établies (et principalement les États-Unis, dont elles contestent la domination) Deux des principales puissances décrites comme ascendantes sont donc, en même temps et paradoxalement, des puissances établies plutôt que des puissances émergentes.



RETOUR AU  
PREMIER TRIMESTRE

Tâche donnée : proposez un ou des sujets de débat sur "Europe et Libertés". La suggestion prendra la forme d'une courte problématique destinée à permettre des échanges (en Anglais) dans un cadre transnational et par visioconférence. La procédure sera testée en semaine 49  pour une mise en oeuvre durant l'événement de  mobilisation des Lycéens en faveur de l'action européenne et internationale (ERASMUS MOB, du 14 au 18 décembre).






SEMAINE 50

Leçon dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
Lundi 30 novembre [10 h 10 - 11 h 15] alpha
ou Jeudi 3 décembre [16 h 05 - 17 h] gamma
 

    cours   suivant

2.  Le "déclin et la fin de l'Empire" (Edward Gibbon) : les trajectoires historiques de très grandes puissances dont l'apogée est parfois suivie d'une décadence voire d'une disparition totale (le cas troublant de l'empire Ottoman) 
Leçon 2 du Livre pages 130-131



JALON 8 (Le 30/11 par Telleria)
L'EMPIRE OTTOMAN
un exposé et son analyse évalués en classe


questionnement de l'élève présentant le sujet par un autre élève au terme de son exposé
puis :  reprise dans le cadre du cours



L'Empire se veut universel (la prise de Constantinople atteste cette ambition) et musulman, bâti au nom du Djihad : le sultan Turc devenu Calife est le commandeur de tous les croyants et étend son influence loin en Asie centrale, dans le monde arabe ou dans les Balkans. Néanmoins, les Ottomans sont toujours appelés "Turcs" par les Européens, qui désignent par ailleurs "la Sublime Porte" sous le nom de : gouvernement du "Grand Turc".
L'apogée territorial et politique de cet état correspond au règne de Soliman le Magnifique, souverain conquérant, allié de la France de François Ier, au XVIème siècle, contre l'empire des Habsbourgs (Charles Quint) recrutant une partie de ses soldats et nombres de ses cadres parmi les dhimmi ("protégés" selon le Droit islamique : Juifs ou Chrétiens assujettis à un impôt spécifique  et à des enrôlements forcés qui encouragent du reste la conversion  à l'Islam des plus modestes) de même qu'il envoie des Grecs gouverner les territoires vassaux qu'il possède en Europe et qui lui paient tribut.
Le génocide arménien se place dans le contexte de la première guerre mondiale et de l'exaltation des nationalismes (révolte arabe contre les Turcs,) et montre la difficulté de bâtir une nation exclusivement turque en Anatolie (les Turcs sont par ailleurs une civilisation et un groupe ethno-linguistique assez divers plutôt qu'une population spécifique).
L'intention hégémonique vis à vis du monde musulman est parfois balancée, dans le mouvement nationaliste turc, par l'aspiration à réunir tous les peuples Turco-Mongols (turcophones) dans un pays fantasmé, parfois appelé le "Touran".

Trouvez dans la médiathèque la présentation  ayant servi de support à l'exposé

Une nation née d'un révisionnisme virulent : le refus de l'ordre politique instauré par les vainqueurs à l'issue de la première guerre mondiale (carte 4 page 123). Au lieu du dépeçage prévu par le traité de Sèvres en 1920, un état-nation ambitieux est fondé par Mustafa Kemal et reconnu par les puissances par le Traité de Lausanne (en 1923).
  




SEMAINE 50



TD dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
Lundi 30 novembre [11 h 15 - 12 h 10] et
Lundi 14 décembre [10 h 10 - 11 h 15]
alpha
 ou
Vendredi 18 décembre [16 h 05 - 17 h] gamma


    cours   suivant
Participation : Milan, Diego



Travaux Dirigés  n°11 : 
Libertés en Europe
Préparation du débat prévu le 14 décembre (alpha)
(visioconférence dans le cadre de la semaine de mobilisation en faveur de l'action européenne et internationale du Lycée)
Réunion conjointe avec la classe de Première de M.Puyjalon
Trois coordinateurs pressentis les comme porte-parole du groupe (mais pas uniques) sont désignés :
Lorena, Diago et Nerea et trois thèmes de discussion sont prévus

PUIS
Debrief et débats organisés localement (alpha et gamma)



AGENDA
Accédez à la page ERASMUS MOB pour prendre connaissance des thèmes de discussion proposés le 30 novembre et des

résultats de la videoconférence du 14 décembre






SEMAINE 51

Leçon dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
Vendredi 4 décembre [12 h 10 - 13 h 05] gamma
ou
Jeudi 10 décembre [11 h 15 - 12 h 10] alpha

A - Un phénomène fascinant (qui a notamment frappé les esprits européens, le destin de l'empire romain les ayant traumatisés durablement)




    cours   suivant

On sait depuis la destruction de Carthage que "les civilisations sont mortelles"
mais la chute de Rome est pourtant un traumatisme pour les Européens, dont les élites ne cessent a posteriori de s'interroger sur les causes de sa décadence et de décrire son long déclin (parfois situé dès le IIIème siècle ou même dès après le règne d'Auguste !). Le Britannique Gibbon attribue la destruction de l'état romain, qui s'effondre définitivement en 476 en Occident, non pas aux invasions barbares, mais au christianisme, lequel aurait puissamment contribué à la dissolution de la religion et du patriotisme des Romains. Ni la barbarisation de l'armée ni la conversion des élites au monothéisme ne sont pourtant des ruptures brutales ; elles ne s'accompagnent pas systématiquement d'un recul du "sentiment national" romain : l'empire ne disparaît pas en Orient, où il dure encore mille ans.

La prise de Constantinople par les Ottomans met fin, en 1453, à l'histoire de l'empire dit byzantin (appelé ainsi à partir du XVIème siècle alors qu'il s'agit en fait de l'empire Romain continué, car Rome a survécu en tant qu'état en Orient durant tout le Moyen Age, malgré sa disparition à l'Ouest). L'enjeu est surtout symbolique pour Mehmet II, fondateur véritable de l'empire ottoman : toutes les puissances régionales cherchent en effet, depuis lontemps, à s'emparer de "la seconde Rome" depuis l'affaiblissement de Byzance, mise sous pression par les Arabes puis les Turcs et détruite provisoirement par "les Francs" (dès le XIème siècle, l'irruption des Turcs, quoique progressive, est irrésistible et n'est pas sans lien avec les croisades - entreprises par les catholiques après l'interdiction des pélerinages en Terre Sainte - ni avec la séparation entre Catholiques et Orthodoxes : c'est le schisme de 1054, qui éloigne les chrétiens de l'Ouest de ceux de l'Est et a du reste permis la construction d'un éphémère "empire latin de Constantinople" au Moyen Age).



L'histoire ottomane comprend une phase d'essor : c'est la conquête, au nom du Djihad, d'un très vaste empire en Asie mineure, au Moyen orient, dans les Balkans et en Afrique. Puis un apogée, notamment sous Soliman, allié de François Ier contre les Habsbourgs, conquérant de la Hongrie, désigné comme "le magnifique" par ses contemporains européens mais resté connu comme "le législateur" dans l'histoire turque ; enfin longue décadence, amorcée au XVIIIème siècle puis aggravée au XIXème siècle après l'échec des réformes tentées par l'empire et dites Tanzimat, siècle où se pose ouvertement "la question d'Orient" (stagnation économique et inadaptation de la gouvernance ottomane face au développement de nouvelles idéologies). Cette évolution en trois temps illustre les conceptions de ceux qui croient en une histoire "cyclique" (une tendance plus littéraire que proprement historique, assez typique des périodes "de crise" où les récits déclinologistes abondent).

 B - Les fondements militaires et religieux de la construction ottomane, son apogée du

XVIème siècle : une histoire brillante qui n'est pas sans rappeler celle de Byzance, dont elle
assume en partie l'héritage

Mehmet et les califes Turcs sont de grands conquérants. La puissance démographique de leur vastes domaines, les réquisitions forcées  de soldats  recrutés systématiquement parmi les enfants de minorités chrétiennes (janissaires)  et l'utilisation habile des dhimmi "protégés" par l'État (notamment pour administrer les territoires périphériques vassalisés mais demeurés chrétiens) leur donnent les moyens d'agir en tant que souverains universels, déléguant la réalité des gouvernements à un "Divan" dirigé par un grand vizir. Prétendant commander à tous les croyants musulmans sunnites (Turcs mais aussi Arabes, etc.) ils utilisent à leur profit la rhétorique de la guerre sainte mais la mettent au service d'un impérialisme très classique. C'est en tout cas la force menaçante de l'empire turc qui a conduit les Européens à se tourner vers l'Atlantique, de même que c'est la chute de Constantinople devant la puissance turque qui a stimulé le réveil culturel de l'Europe après le Moyen Age.

La perte de ses territoires les plus lointains et l'influence des idées occidentales amènent les réformistes, dits Jeunes-Turcs, présents au pouvoir entre 1908 et 1918, à vouloir sauver l'état en lui donnant une constitution et en s'appuyant sur l'armée. Mais, après avoir proclamé partout et en trois langues (turque, grecque et arménienne) la devise de la République française, leur "modèle", les chefs révolutionnaires Turcs républicains, qui ont marginalisé le sultan à partir de 1909, en viennent à vouloir "turquiser" les populations : ils organisent, à partir de 1915, et sous couvert de déportation, le massacre systématique des Arméniens ottomans (près de 1,2 millions de victimes soit les deux tiers de la population concernée).




C - Le démembrement de l'Empire Ottoman, un état longtemps hégémonique mais vaincu et découpé par les puissances européennes entre le XIXème siècle et 1920, auquel  la Turquie prétend succéder depuis 1923

Jusque vers 2000, le successeur de l'empire ottoman n'est pas à proprement parler son héritier, mais il s'agit d'un état-nation qui entend incarner un tout autre modèle, occidentalisé et nationaliste. Au XXIème siècle cependant, la république turque s'éloigne du "kémalisme" des origines et son leader, Erdogan, se pose à nouveau en fédérateur de tout l'Islam sunnite.

Chef d'une guerre d'indépendance gagnée au détriment des Grecs et de leurs alliés occidentaux et instigateur de l'abolition du sultanat en novembre 1922, Mustafa Kemal crée en 1923 une République moderne, grâce au prestige que lui valent ses talents militaires et à son succès face aux occupants étrangers. Moderniste, il est le "père de tous les Turcs" (traduction littérale pour "Ataturk", le patronyme qu'il s'est choisi et dont il s'est réservé à tout jamais l'usage exclusif). Ayant réparé l'humiliation subie pendant et après la première guerre mondiale, il veut transformer l'économie et la société, tenant en laisse l'Islam national et promettant "le bonheur d'être Turc" à l'intérieur et la paix au dehors.
Kemal profite de son prestige personnel (il est le "ghazi") pour imposer la supériorité des lois de l'État sur celles de la religion et introduit de force les usages occidentaux (calendrier, langue, vêtements, et "libération" des femmes). Opportuniste, il fait abolir le califat en 1924 puis profite d'une révolte vouée à l'échec de ses opposants pour s'emparer en 1926 de la totalité des pouvoirs.



Général parvenu au gouvernement par la victoire des armées, Ataturk a fondé une Turquie républicaine dominée pendant tout le siècle par l'institution militaire mais qui continue à manquer d'homogénéité. Malgré une véritable politique de purification ethnique, la Turquie n'a en effet pas réussi à intégrer l'ensemble des Kurdes ni les Alevi (30% du total de la population) et n'est pas non plus parvenue à se démocratiser, malgré la fin du monopartisme (abandon qui débouche en 1950 sur de premières élections libres ; les nouvelles autorités élues, issues du Parti Démocrate, rompent alors avec une partie de l'héritage kémaliste mais rencontrent des difficultés à surmonter la crise  économique tandis qu'elles sont perçues par les militaires comme assumant des vélléités contre-révolutionnaires. L'armée élimine les Démocrates par un coup d'état en 1960, emprisonnant ou exécutant les leaders du parti, et ne rend le pouvoir aux civils qu'en 1962).

Jusqu'en 2016 (putsch avorté contre Erdogan) l'armée turque a toujours le dernier mot en Turquie, où elle intervient souvent très directement dans les affaires de l'état, face à une situation qui tend à devenir de plus en plus instable (peur de la contestation communiste amenant à la proclamation de la loi martiale en 1971 pour quelques années, invasion de Chypre en 1974, coup d'état destiné à mettre fin à l'anarchie en 1980 - mais ayant pour conséquence une exacerbation du conflit avec le PKK). Elle cherche durant la guerre froide à se concilier les musulmans conservateurs pour mieux défendre la République contre les gauches, ceci en accord avec la politique régionale des États-Unis, qui appuie les islamistes par crainte du communisme. Soucieuse de ne pas compromettre l'occidentalisation du pays, elle provoque le renversement du gouvernement islamiste modéré qui avait été mis en place en 1950 après les premières élections libres.

Élu en 1994 maire d'Istanbul, Erdogan se pose en islamo-démocrate et prône un islamisme compatioble avec le libéralisme, feignant,dans un premier temps, être un partisan fervent de l'adhésion à l'Union Européenne. Chef de file du parti AKP, victorieux dans les urnes, il devient premier ministre (en 2000) puis président (depuis 2014) assurant la stabilité du pays et une relative prospérité. Sa politique étrangère est opportuniste et paradoxale (alliance avec la Russie en Syrie, bonnes relations avec l'Iran, maintien de l'alliance avec l'Amérique) mais donne dans le spectaculaire (provocations récentes en mer Égée). Il lui faut, depuis peu, s'appuyer sur les ultra-nationalistes laïcs, faute d'avoir pu conserver une majorité absolue au parlement, et affronter une crise économique très sévère (dépréciation de la livre). Ses mandats à la tête du pays marquent-ils une refondation de la République turque, désormais moins soumise aux desiderata de l'armée, ou préfigurent-ils un recul de la puissance turque plutôt que le déclin de la pratique autoritaire du pouvoir dans ce pays ?


voir plus haut le résumé de l'exposé du 30 novembre




Erdogan : relance de l'essor de la puissance turque, ou président d'un apogée, celui d'une République
nationaliste et martiale, dont le modèle (laïc) décline de facto au profit d'un projet islamiste ?

POUR LE 8/01/2020
VISIONNER LE DOCUMENTAIRE SUIVANT
et recopier la trace écrite correspondant à la partie 2 du cours :



"Turquie, nation impossible"
un documentaire diffusé et produit par la chaîne ARTE 


Un film qui fait le parallèle entre "le père" (Mustafa Kemal dit Ataturk) et "le frère" des Turcs (Erdogan, leader charismatique et très populaire dans son pays comme aussi dans tout le monde musulman). Mais qui n'est pas impartial et porte au contraire un jugement très négatif sur les ambitions de l'actuel dirigeant de la Turquie, comparé à un "sultan" qui régnerait, suivant l'un des intervenants, sur une société fondée sur la peur (et la victimisation).

 






JALON 9 (le 7/12 par Urdea)
LA RUSSIE ENTRE 1991 ET 2014
un exposé et son analyse évalués en classe
 



questionnement de l'élève présentant le sujet par un autre élève au terme de son exposé
puis :  reprise dans le cadre du cours



Transition conclue en 1991
C'est l'aboutissement de réformes mal acceptées
(la perestroika) et d'une démocratisation tardive (la glasnost) mises en oeuvre par Mikhaïl Gorbatchev pour "sauver" l'URSS. Dernier président de l'Union Soviétique et désireux de maintenir le système soviétique, il est pourtant contraint de prononcer l'interdiction du PCUS après un putsch avorté commandé par les élites communistes et doit accepter la dissolution de l'Union au profit de la République de Russie de Boris Eltsine, Président élu par le suffrage populaire et qui s'est opposé avec succès au coup de force à Moscou. L'URSS devient alors la CEI (communauté des états indépendants) mais cette dernière organisation n'est pas un grand succès. La Russie succède à l'URSS à l'ONU et entend conserver un droit de regard sur les affaires intérieures des autres états successeurs de l'URSS, entreprenant de se convertir rapidement à l'économie de marché et tentant dans le même temps de se libéraliser. Mais le PNB et le niveau de vie des citoyens s'effondrent !

Carte d'un démembrement
C'est la Russie, sa principale composante, qui quitte l'URSS et la fait imploser. Mais le recul de son influence dans les autres républiques soviétiques (dites "l'étranger proche") et l'immigration subie des "pieds rouges" (des Russes indésirables dans les pays autrefois intégrés à l'URSS, appelés ainsi par analogie avec les rapatriés d'Algérie) mécontentent fortement l'opinion. D'autant que les PECO sont intégrés dans l'Union Européenne mais également dans l'OTAN et que la Russie, en plein désarmement,  n'est plus une puissance respectée sur la scène mondiale.

Reprise en main
Vladimir Poutine choisi comme sucesseur par Eltsine, incarne un pouvoir fort et se succède à lui-même depuis 1999 au poste de chef de l'État et (transitoirement) à celui de premier ministre. Sa fermeté face au séparatisme (guerre de Tchétchénie) et ses postures viriles voire homophobes plaisent aux franges conservatrices de l'opinion et en font un dirigeant populaire, dont les opposants sont privés de tribune par une presse écrite et un système audiovisuel dominés par le gouvernement. Poutine procède à une recentralisation de la gouvernance, restaure un dirigisme économique d'autant mieux accepté qu'il se montre ostensiblement plus dur à l'égard des oligarques (du moins ceux qui sont suspectés de vouloir lui résister) et entend restaurer la puissance et la réputation internationale de la Russie en réarmant le pays.

Rebond et fragilité
L'essor de l'économie pétrolière et gazière et les interventions militaires du régime, sans parler du leadership, controversé mais indéniable, de son dirigeant, lui confèrent rapidement légitimité et prestige. Cependant, la Russie reste très dépendante de ses exportations de matières premières et sa politique extérieure brutale la marginalise en Europe (annexion de la Crimée en 2014, après l'apogée des jeux de Sotchi) ce qui l'expose à des sanctions internationales (éviction du G8, embargo commercial occidental, retrait de médailles olympiques pour fait de dopage, etc.). Vladimir Poutine réforme en 2020 la constitution pour ouvrir la voie d'une possible présidence "à vie" mais le fait qu'il n'ait pas préparé pas sa succession ni réussi à réintégrer la cour des grands (les Occcidentaux continuant à le "snober" ouvertement) ternit son bilan alors que la mauvaise conjoncure économique et la COVID 19 affectent durement une population vieillissante, dont les effectifs décroissent.

 

Trouvez dans la médiathèque la présentation  
ayant servi de support à l'exposé




Leçon dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
 
Lundi 7 décembre [10 h 20 - 12 h 10] gamma ou
 Vendredi 11 décembre [11 h 15 - 12 h 10] alpha
 
    cours   suivant

3.  La Russie depuis 1991 : entre re-développement et aggiornamento stratégique - JALON 9

A - Russes et Russiens  : des orphelins de l'Union Soviétique, rapidement désintégrée en 1991 (la Russie faisant figure de  puissance déchue à la fin  du XXème siècle).




Fragment de l'ex-URSS, la Russie demeure un pays exceptionnel par ses dimensions continentales (c'est le plus vaste état au monde avec une superficie de dix sept millions de km2). Sa population, inférieure à 150 millions d'habitants, est essentiellement répartie en Europe (80% des habitants sur 25% du territoire). Beaucoup de citoyens (parfois dits "Russiens") ne sont pas des Russes (de culture slave et orthodoxe, russophones) mais appartiennent à un des groupes minoritaires en Russie (autrefois désignés comme des peuples allogènes) tels que les Tchétchènes ou les Tatars, qui, pour la plupart, occupent des territoires enclavés dans l'espace russe. A l'inverse, les Russophones sont nombreux dans les républiques autrefois soviétiques des Pays Baltes ou d'Asie centrale, qu'il s'agisse ou non, au plan "ethnique", de populations Russes (slaves).



B - La Fédération de Russie depuis 2000 : un état soucieux de maintenir son emprise sur "l'étranger proche"  (les anciennes républiques soviétiques) et un Éxécutif (incarné par Vladimir Poutine)  jouant la carte militaire et gazière pour revenir sur le devant de la scène mondiale

Poutine, président à vie ? un documentaire diffusé sur Arte en juillet 2020





C - Pivot vers l'Asie, pression sur l'Europe orientale ou préoccupations méridionales (caucasiennes et méditerranéennes ?). Un opportunisme payant et des résultats indéniables, au prix toutefois d'une modernisation encore très incomplète et de relations détériorées avec "l'Ouest".

Que veut la Russie de Poutine ? (un film de la collection "Mappemonde")


00 : 00 / 05 : 20 La crise ukrainienne, un tournant - 05:20 / 12 : 05 La désillusion russe face à l'Occident - 12:05 / 17.35 La Russie se tourne vers l'Est


La décision des États-Unis d'accepter dans l'alliance militaire occidentale des états issus de l'URSS, en contravention des engagements pris initialement auprès de la Russie, et l'installation de boucliers anti-missiles en Roumanie puis en Pologne, menaçant de neutraliser la force de frappe nucléaire de la Russie, ont suscité la méfiance de cette dernière, puis une série de ripostes vigoureuses. L'annexion unilatérale de la Crimée en 2014 et les pressions exercées sur l'est ukrainien (ou les pays baltes) inquiètent les puissances européennes et sont dénoncées par les États-Unis : elles ont fait naître un climat de "nouvelle guerre froide" relançant la course aux armements (armes hypersoniques russes). La Russie, boudée par les investisseurs occidentaux et sous embargo commercial, mais premier fournisseur de gaz en Europe, se tourne de plus en plus vers l'APEC (depuis 2016, ses échanges avec l'Asie-Pacifique seraient égaux voire supérieurs à ceux réalisés avec l'Europe) et s'est beaucoup rapprochée de la Chine, qui oeuvre à rassembler autour d'elle ses voisins continentaux, dans le cadre de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Moscou garde un pied en Méditerranée (sa base navale en Syrie) conserve la mainmise sur le Caucase (récent règlement du conflit entre l'Azerbaidjan et l'Arménie) et tente de promouvoir l'Union Eurasiatique (une union douanière dont la réalisation des "routes de la soie" voulues par la RPC augmente théoriquement la pertinence).

 






(Chapitre V +6)
39 heures


Expérience concrète en illustration du thème 1
(exercer la Démocratie)




ERASMUS MOB
TD dans le cadre du protocole sanitaire renforcé

Lundi 14 décembre [10 h 20 - 12 h 10] alpha

Europe et démocratie : débats

Lancement de l'échange virtuel C5 et visioconférence (à partir de 10 h 30)
 en salle Larramendy : trois mini-débats en ligne

    cours   suivant


Accédez à la page ERASMUS MOB pour prendre connaissance des thèmes de discussion proposés le 30 novembre et des

résultats de la videoconférence du 14 décembre





Participation : Sofia, Maiara et Marilou

Visionnez en ligne le compte-rendu vidéo des débats :





plus d'images dans les groupes privés Facebook NOAH et NBE+ (amis de nos projets européens)





PRÉPARATION DU GRAND ORAL EN 2020

élèves désignés pour faire l'exposé ou pour assumer la responsabilité du questionnaire posé à l'élève assurant l'exposé (5 minutes)

                                                                                                                                 élève 1 ( exposé)     /      élève 2 (interrogation)
La Démocratie
JALON 3  le 6 novembre / SUJET : TOCQUEVILLE de la Démocratie à la Tyrannie             Cugno                       
JALON 4  le 9 novembre / SUJET : LE CHILI DE 1970 à 1973, crises et fin de la                  Abdoulkaid                Algarra

JALON 6  SUJET : LE FONCTIONNEMENT DE L'UE : Démocratie                                  PAS D'EXPOSÉ MAIS
représentative et Démocratie déléguée                                                                                  COURS DANS LE CADRE DU PSR
JALON 7  SUJET : L'UE : les remises en cause depuis 1992

Les Puissances internationales
JALON 8  le 30 novembre / SUJET : L'EMPIRE OTTOMAN, DE L'ESSOR AU DÉCLIN           Telleria (alpha)

JALON 9  le 4 décembre / SUJET : LA RUSSIE DEPUIS 1991                                                   Urdea (gamma)


Thème 2
Analyser les dynamiques des puissances internationales

Chapitre VI




TD dans le cadre du protocole sanitaire renforcé
Jeudi 17 décembre [16 h 05 - 17 h] gamma

Travaux Dirigés  n°11 : 

La langue française, vecteur de puissance mondial ?
Manuel, analyse de documents : tableau 1 page 134 et étude pages 136-137
JALON 10
Le français n'apparaît pas de prime abord de manière évidente comme un outil de domination ni même d'influence dans les relations internationales puisque les locuteurs natifs francophones sont assez peu nombreux (les effectifs totaux sont médiocres, mais probablement sous estimés par le document, et le français n'est nulle part la première langue du point de vue numérique, pas même en Europe où il est devancé par l'Allemand, l'Anglais voire...
le Russe et le Turc (dont le domaine s'étend en partie seulement au continent européen). C'est essentiellement la langue de la France, du Québec (et d'un quart des Canadiens) de la Wallonie et de la Suisse romande. Ailleurs, il est pratiqué concuremment à d'autres langues. La fécondité (et non la "fertilité") des femmes francophones est par ailleurs trop faible pour suggérer un accroissement notable et automatique du nombre des Francophones dans l'avenir. Il est cependant possible, ce que le tableau ne dit pas, que cette population "explose" compte tenu de la situation démographique des pays dits "francophones" en Afrique, pour peu que leur jeunesse soit éduquée "en Français" et que l'usage de cette langue s'impose de manière définitive dans les décennies prochaines. Dans un tel cas de figure, le français devancerait peut-être même l'anglais avant la fin du siècle (en nombre de locuteurs).



Mais 32 états en font déjà une langue officielle ou d'enseignement privilégiée, et plus de 70 % des universités mondiales l'enseignent, malgré des critiques sur l'excessive importance accordée à son enseignement (c'est aussi une langue très étudiée  à l'école) ; le français a joui d'un monopole diplomatique jusqu'en 1918, demeurant jusqu'à nos jours la langue des chancelleries, et faisant jeu égal de ce point de vue avec l'anglais. Si l'usage du français ne garantit pas à ses locuteurs de trouver un emploi ni de disposer forcément d'opportunités économiques très nombreuses il s'agit encore d'un moyen d'ascension sociale, en raison du prestige attaché à sa pratique (circonstance qui explique la "francisation" de Bruxelles au XIXème siècle). Pour la France, la popularité de sa langue constitue, non pas une capacité d'action ni un moyen d'influence direct mais une "forme indirecte de puissance", soit une part de son "rayonnement" (un terme particulièrement adapté car il s'applique notamment au règne de Louis XIV, le roi soleil, sous lequel Versailles matérialise l'ambition du monarque d'étonner le monde et de lui servir de modèle.


    cours   suivant

Participation : Vincent, Adda


Leçon dans le cadre du protocole sanitaire renforcé

 Vendredi 18 décembre [11 h 15 - 12 h 10] gamma


CHAPITRE VI
De la puissance au rayonnement international : géopolitique actuelle des langues, des technologies et des infrastructures

(Axe 2 du second thème : "Les caractéristiques  des puissances internationales")

 Leçon 3 du Livre  pages 146-147

1.  L'exemple chinois : une puissance restée longtemps modeste dans ses ambitions, mais dont la culture, les innovations et les moyens financiers assurent le rayonnement global



A - Une langue encore confinée mais que les instituts Confucius s'efforcent avec succès de diffuser partout dans le monde
JALON 10 - suite

Si le Chinois est sans doute de longue date la première langue par le nombre de ses locuteurs, il n'était - jusqu'à très récemment - parlé presque nulle part hors de Chine. Le chinois mandarin, langue de l'État, n'est pas, de surcroît, la langue vernaculaire de la Chine du Sud, où c'est l'emploi du Cantonais (ou d'autres dialectes comme le Wu de Shanghai) qui est d'usage. Le Chinois n'est donc pas, à l'origine, une langue impériale, et sa diffusion a longtemps été d'autant plus limitée que la diaspora chinoise dans le monde était essentiellement d'origine méridionale, et parfois davantage portée à dénigrer le régime communiste et la langue officielle de la RPC qu'à se reconnaître dans son pays d'origine (encore que le mandarin soit aussi la langue de Taiwan). Les succès économiques et politiques de la Chine ont changé cet état de fait et l'internationalisation du mandarin s'accélère, son apprentissage étant perçu comme une opportunité en termes d'insertion professionnelle et d'ascension sociale. Les instituts Confucius contribuent à l'enseignement du Chinois dans le monde (où cette langue suscite un intérêt croissant, notamment en Afrique) mais aussi le rayonnement de la culture nationale, et peuvent passer pour des vecteurs efficaces d'une propagande d'état efficace, qui passe aussi par la mise en oeuvre d'un réseau de télévision global et multilingue et qui parviendrait à museler l'opinion intérieure comme à intimider et réduire les critiques externes (Sharp Power).

Manuel page 135  "... au service de la puissance chinoise"

 



VACANCES DE FIN D'ANNÉE
du 18 décembre au 4 janvier

Tâche donnée : les élèves du groupe gamma sont priés de recopier
la trace écrite des deux leçons précédentes


   (+2 "alpha" Erasmusmob / introduction du Chapire VI "gamma")
41 heures



Lundi 4 janvier [10 h 20 - 12 h 10] - Cours
 
    cours   suivant

B - Une "économie socialiste de marché" permettant aux entrepreneurs de réussir et d'exporter

Du point de vue de la RPC, l'économie du pays est "socialiste" comme le régime politique et social l'est également. Il s'agit en effet de désigner par cettte expression un stade transitoire de développement, l'objectif demeurant de parvenir un jour au Communisme, décrit comme une société idéale, une utopie. Cette économie socialiste s'est ouverte dès l'aube des années 80 au capitalisme, sous l'impulsion de Deng Xiao Ping, successeur de Mao (au pouvoir de 1949 à 1976) qui a d'abord autorisé la libre entreprise dans quelques "zones spéciales" peu nombreuses, puis n'a eu de cesse d'étendre les réformes destinées à moderniser l'état et l'économie. En théorie, la collectivisation de l'économie demeure l'horizon du communisme chinois ; en pratique, de nombreux hommes d'affaire, souvent issus des rangs du Parti, ont su s'enrichir au fur et à mesure que la Chine devenait l'atelier du monde. Une classe moyenne encore embryonnaire mais accédant à la société de consommation a d'autre part émergé, et la RPC s'est intégré dans l'espace mondialisé, devenant la première économie globale après les États-Unis. Des firmes comme Huawei sont désormais présentes partout dans le monde et reconnues pour leurs capacités technologiques. Les milliardaires chinois sont pourtant susceptibles de voir leurs initiatives contester par le Parti (Jack Ma, le fondateur d'Alibaba, est aujourd'hui sur la sellette car suspecté d'abus monopolistique" après qu'il ait osé critiquer le gouvernement : sa "disparition" brutale montre la volonté du PCC de contrôler la société et l'économie).

C - Un leadership devenu plus agressif, incarné par Xi Jinping, promoteur de "nouvelles routes de la soie"  censées garantir la co-prospérité de la Chine et de ses partenaires



Documentaire "Le monde selon Xi Jinping" par Arnaud Xainte

(vingt et une premières minutes) et carte 1 page 142



L'incarnation du régime Chinois dans un nouvel homme fort, le Président Xi Yinping (vice-président dès 2008 et "numéro un" du Parti depuis 2012 puis chef de l'état à partir de 2013) coïncide avec l'affirmation de nouvelles ambitions internationales (le "rêve chinois" qui consiste à promettre aux citoyens Chinois, jadis victimes de l'impérialisme occidental, de retrouver d'ici à 2049 leur place légitime dans l'ordre mondial monde : au premier rang !).  Ce nationalisme assumé est censé garantir la pérennité du régime communiste en flattant l'amour propre des citoyens et permet la promotion de la personnalité du dirigeant (Xi annonce en 2018 son intention de se maintenir indéfiniment au pouvoir et se présente comme le troisième grand homme du pays après Mao et Deng, un peu comme Erdogan s'affiche volontiers comme le nouvel Ataturk). La légitimité du pouvoir communiste chinois repose donc sur une "volonté de revanche" délibérément assumée. Quant à la popularité du leader et de sa "première dame" (sinisation d'une pratique américaine) elle est initiée et mise en scène par les médias officiels, tous "à la botte" du pouvoir.



Par la voix de Xi, la RPC n'hésite plus à prôner - paradoxalement, car elle est souvent accusée de protectionnisme et impose aux investisseurs étrangers des joint ventures avantageuses pour le partenaire chinois - le "libre-échange" (présence au sommet de Davos, en Suisse, en 2017) et à se poser en challenger des États-Unis comme principal partenaire économique des grandes puissances, et singulièrement de l'Europe (un  accord sur l'investissement vient d'ailleurs d'être conclu le 30 décembre 2020 avec l'UE, accord qui autoriserait de libres investissements européens en Chine, une concession inattendue de la part du PCC, donnant plus de consistance aux promesses chinoises de s'ouvrir au monde et de pratiquer des coopérations "gagnant-gagnant" - quoi que le documentaire, plutôt très hostile, dise à ce sujet... mais dont la ratification risque de s'avérer compliquée).

La Chine entend développer les "nouvelles routes de la soie", un réseau d'infrastructures
(voies ferrées, liaisons maritimes et ports, routes) destinées à sécuriser les débouchés commerciaux de la RPC et à créer une dépendance financière (dans la mesure où les aménagements reposent sur des prêts bancaires chinois voire sont construits par la Chine). Mais cette politique de puissance indirecte (influence économique) s'accompagne par ailleurs de démonstrations plus brutales : ouverture d'une base militaire chinoise à Djibouti en 2017, en dépit des promesses passées de la RPC ne pas reproduire les pratiques hégémoniques américaines, efforts d'armement considérables, avec l'objectif non dissimulé de devenir la première armée au monde, désinvolture très menaçante à l'égard des voisins (stratégie "de la langue de boeuf" en Mer de Chine méridionale, discours agressif et provocations à l'égard de Taiwan, répression tous azimuts à Hong Kong).



PRÉPARATION DU GRAND ORAL EN 2021

Démocratie et Puissances : exposés prévus à l'origine en 2020 (thèmes 1 et 2) mais décalés dans le temps

       JALON 5  le 8 janvier / SUJET : LE PORTUGAL ET L'ESPAGNE de 1974 à 1982 (Lopez)
                               
JALON 10 le 7 janvier / SUJET : L'ENJEU DE LA LANGUE, l'exemple de l'anglais (Dewailly)                                                       
     cours   suivant


JALON 10
(le 07/01 par Dewailly)
L'ENJEU DE LA LANGUE :
L'Anglais comme facteur de puissance




Le diaporama est disponible comme tous ceux présentés en classe dans la médiathèque en ligne






Jeudi 7 janvier [16 h 05 - 17 h] - TD 12

    cours   suivant

Pour préparer les cours de la semaine prochaine : visionnez le diaporama du "Point" (cliquez sur l'image ci-dessous)

 




Travaux Dirigés  n°12 : 
L'exportation du "rêve chinois" : développement équilibré ou hégémonie ?
extrait du documentaire entre la 32 ème et la 42ème minute

Rappels de vocabulaire : hardpower, softpower, rayonnement et sharp power 





Vendredi 8 janvier [12 h 10 - 13 h 05] - TD 13



Travaux Dirigés  n°13 : La nature de la puissance chinoise (son emprise à l'intérieur, son rayonnement à l'extérieur)

1°) Le contrôle de la population : les nouvelles technologies
au service d'un totalitarisme  innovant ?

extrait du documentaire entre la 42ème et la 52ème minute
JALON 11 Les nouvelles technologies
 voir aussi le Manuel : pages 138-139

2°) Les nouvelles routes de la soie, win-win ou chantage de la puissance chinoise ?
extrait du documentaire entre la 22 ème et la 32ème minute
JALON 12
La maîtrise des voies de communication
 voir aussi le Manuel : pages 142-143

    cours   suivant
Chapitre VI (+4)
45 heures

Thème 3
Analyser les dynamiques des puissances internationales

Chapitre VII




Lundi 11 janvier [10 h 20 - 11 h 15] - Cours
 
    cours   suivant


CHAPITRE VII
Les États-Unis : hyperpuissance 


(objet conclusif  du second thème : "Les caractéristiques de la puissance internationale")






1.  Les lieux d'une puissance polymorphe
Une superpuissance (hyperpuissance) politique, mais aussi économique et culturelle, qui peut "faire", "faire faire" ou "empêcher de faire" et se trouve sans véritable alter ego en dehors de la Chine
(un rival qui reste cependant surclassé en l'état... pour peu de temps ?)

JALON 13 Lieux de puissance aux Etats-Unis
Voir aussi le Manuel : pages 154-158

A - Washington, capitale politique de l'Union et emblème de la démocratie libérale

Discussion avec les élèves sur les événements survenus au Capitole le 21 janvier 2021.
Les qualificatifs utilisés par les détracteurs de Donald Trump : rebellion, insurrection, acte terroriste ou coup d'état, extémisme. Ceux des observateurs : désordre, chaos, anarchie, violences, clivages, fragilité de la première démocratie au monde. Les polémiques sur la complaisance éventuelle de la police et le laxisme à l'égard des manifestants, surtout en comparaison de la répression du mouvement "Black Live Matters" (le fait est relevé par Joe Biden lui-même). L'appel au calme tardif (et très peu clair) de Trump. Les raisons du traumatisme et du retentissement international de l'événement : la "profanation" (François Hollande) de l'un des sites les plus "sacrés" du point de vue des démocrates du monde entier. La volte-face de certains parlementaires Républicains, qui cessent leur obstruction à la certification de l'élection présidentielle après les violences, et la démisssion de membres du gouvernement Trump. Les manoeuvres de Nancy Pelosi (Démocrate présidant la chambre des représentants) pour prévenir une initiative mallheureuse du président sortant voire pour obtenir son "impeachment". L'affaiblissement du prestige des États-Unis, une opinion publique très divisée (antagonismes raciaux, opposition bipartisane, tensions à gauche entre radicaux et Démocrates modérés, à droite entre Trumpistes et Républicains légalistes qui dénoncent "la folie" de Trump).




A1 La capitale historique de la Démocratie américaine

La "federal city" est construite à partir de 1791 sur les bords du Potomac en application de la constitution de 1787 et est baptisée après coup en l'honneur de George Washington ; c'est une ville dont les plans ont été dessinés par un urbaniste et architecte français, Pierre Charles l'Enfant, lequel avait servi dans l'armée de l'Union pendant la guerre d'indépendance et mourut en 1825 dans une relative indifférence. Réhabilité quelques décennies après son décès, L'Enfant est,
dans toute l'histoire américaine, la première personnalité à avoir fait l'objet d'un hommage national et à avoir été enterré au cimetière d'Arlington (en 1909) sans qu'elle eût été membre du gouvernement... un privilège jusqu'à l'inhumation dans ce même cimetière de Rosa Parks (en 2005).



Washington est une ville originale aux États-Unis (elle n'a officiellement pas d'élus au Congrès, son territoire étant une enclave fédérale : le "District of Columbia", et l'on  n'y voit aucun gratte-ciel, mais beaucoup de constructions néo-classiques et des avenues obliques contrariant le plan en damier typique de l'Amérique du Nord ; sa population est essentiellement composée de fonctionnaires et est très largement afro-américaine, à plus de 70%). Elle n'est que la sixième agglomération du pays mais sert de modèle aux capitales des 50 états : car toutes ont leur palais du gouverneur, leur capitole et abritent le siège d'une cour suprême, et ce sont souvent des villes relativement modestes (Albany pour l'état de New York, Sacramento en Californie, Tallahassee en Floride, etc.).



A2 Le siège des trois pouvoirs de la République américaine

La Maison-Blanche est l'emblème de l'Éxécutif (le gouvernement, incarné par le Président, qui se réserve l'aile ouest, où se trouve le fameux "bureau ovale" tandis que l'aile est est occupée notamment par les bureaux de la "First Lady" - devenue une véritable institution depuis Eleanor Roosevelt -  et ceux du vice-président).



Le Capitole abrite le Congrès (chambre des représentants et sénat) qui exerce le pouvoir législatif et dispose par ailleurs de sa fameuse "Bibilothèque". La Cour Suprême (sommet du pouvoir judiciaire) siégeait jusqu'en 1935 dans le même bâtiment mais dispose de ses propres locaux depuis cette date.

Le parc central (National Mall) et l'obélisque dédié à George Washington font partie des décors familiers des scènes de film tournées dans la capitale. Washington héberge également la Réserve Fédérale, mais aussi la Banque Mondiale et le FMI.





Lundi 11 janvier [11 h 15 - 12 h 10] - Cours

Participation : Adda, Eolia, Hortense, Maria-Cruz, Antonio, Vincent, Milan et Diego

Travaux Dirigés  n°14 : De la puissance au rayonnement, révision



Vocabulaire : retour sur toutes les définitions de la puissance (notion) et
des puissances (nations).

Diffusion d'un compte-rendu écrit des réponses attendues aux questions de cours et QCM données au premier trimestre (Correction TP2)

    cours   suivant

Questions de cours sur les deux premiers thèmes
et notamment les leçons récentes sur la puissance  (JALONS 4 à 10)

vérification des réponses en vue de l'évaluation en classe prévue le 21/01
formulaire en ligne en cliquant sur le bouton (diffusé en version papier le 11/01)
 




Jeudi 14 janvier [16 h 05 - 17 h] - Cours
Participation : Diego, Antonio





A3 La maison et l'avenue du POTUS (Président of the United States)

La Maison-Blanche est la résidence du Chef de l'État depuis l'élection du second Président (Donald Trump a été le 45ème). Construite avec le concours d'Afro-américains mais longtemps symbolique du "white power" (jusqu'aux mandats de Barak Obama entre 2009 et 2017) elle est devenue comme tous les bâtiments de la capitale un enjeu dans le combat pour les Droits Civiques et l'extension des pratiques démocratiques en Amérique (Martin Luther King prononce son discours historique : "I have a dream" dans l'escalier du Lincoln Memorial).

Un reportage canadien sur "Washington, la blanche" :



"Pennsylvania avenue" est l'artère reliant la Maison-Blanche au Capitole, où défilés et parades officielles se succèdent toute l'année, d'où son surnom d'America's Main Street. La cérémonie d'investiture du POTUS y est mise en scène, de même que la prestation de serment (sur la bible) en présence de la FLOTUS. C'est une voie triomphale, encore que le Président nouvellement élu ait pu y être parfois conspué (ce fut le cas pour George W. Bush dont la première élection était contestée).



Les préparatifs de la deuxième investiture d'Obama en 2013 vus et mis en perspective par "France 24"



Des festivités menacées en 2021, par le contexte sanitaire (la COVID19) et le risque de violences.


    cours   suivant




Vendredi 15 janvier [17 h - 17 h 55] - Cours

B - New York City, mégapole mondiale (et "grosse pomme"  du tourisme international)



Un clip de 2009 magnifiant la grande cité états-unienne, et des paroles (diaporama ci-dessus) vantant "le rêve américain" : un succès commercial planétaire pour le rappeur Jaz-Z (et la chanteuse Alicia Keys) mais une mystification pour certains critiques....

Un inventaire rapide des lieux les plus emblématiques de la ville (entre autres : le pont de Brooklynn, Times square, Broadway, l'Empire State Building ou le Rockfeller center...) qui permet d'entrevoir (même si ce n'est pas intentionnel) les fonctions urbaines supérieures permettant à NYC de rayonner sur le monde entier (influence économique, culturelle, etc.. ). Mais encore le rêve américain (le stade des yankees, le quartier de Tribeca et l'allusion à Sinatra - du reste le chanteur préféré de Donald Trump et, pendant très longtemps, le détenteur du record des ventes de disques).
Vocabulaire : mégapole, ville-monde, métropole



Une video de présentation du tour en hélicoptère proposé aux touristes à partir de Manhattan

La statue de la Liberté et Ellis Island, des symboles du pouvoir d'attraction et du rayonnement politique de l'Amérique comme de l'importance de New York  en tant qu'incarnation du Nouveau Monde et principale ville touristique du continent voire de la planète.



C - Studios, technopoles, bourses et bases spatiales : une myriade de points d'appui sur le territoire états-unien et au dehors ( mais aussi :une population inventive et au travail, un vaste et riche territoire et des investissements extérieurs colossaux)

A New York d'une part : le NYSE (Stock Exchange, la bourse de Wall Street) et le NASDAQ (cotant surtout des actions de sociétés du monde digital et situé en fait en banlieue : dans le Connecticut, près de l'Université Yale) et, à Chicago d'autre part : la bourse des matières premières et primaires, reflètent l'importance des États-Unis dans les flux financiers globaux. Les FTN d'origine américaine ne sont pas toutes concentrées dans la capitale (au contraire du modèle parisien) et sont dotées de QG (headquarters) plutôt que des sièges sociaux . Les GAFA sont essentiellement en Californie, mais 3M (Scotch) est à Minneapolis, Digital à Chicago, Coca-Cola et CNN à Atlanta, etc. Les agglomérations n'ont pas un "centre-ville" mais un CBD (Central Business District) voire des "edge cities" périphériques (un peu comme le quartier de "La Défense") où se prennent les décisions stratégiques.



Production graphique : croquis de "l'oméga américain"
déployé sur le Mainland (ou CONUS pour contiguous -or continental- United States)

cliquez pour voir le diaporama



Pour ce qui concerne la localisation de la création intellectuelle, on pense souvent à Hollywood (lieu des tournages) mais les scénaristes (télévision, cinéma) et les éditeurs sont plutôt dans le Nord-Est et surtout à New York, premier pôle de l'industrie du Net pour ce qui concerne les contenus diffusés comme pour l'importance des flux en transit.




Lundi 18 janvier [10 h 20 - 12 h 10]

Bavardages : Adda, Heléna, Thelma et Manon


2.  Le déploiement d'une puissance diplomatique, économique et militaire encore prégnante partout dans le monde - Cours

rappel de vocabulaire : puissance potentielle et puissance déployée

A - Du moyeu au pivot : un rôle central dans les relations internationales mais un déclin inéluctable encore que relatif

JALON 14 Unilatéralisme ou multilatéralisme
Voir aussi le Manuel pages 158 à 162

La théorie du moyeu ("Hub" en Anglais) propose une analyse des relations internationales à l'orée du XXIème siècle confortant la primauté américaine. On en attri
bue la paternité à l'historien Bruce Cumings, spécialiste de la Corée, lequel compare les échanges diplomatiques à une roue de vélo dont les différents états constitueraient les rayons et les États-Unis le centre. Malgré son déclin relatif, la puissance états-unienne serait toujours au coeur du système, aucune relation bilatérale entre certains des rayons ne revêtant plus d'importance pour les états considérés que leur lien avec l'Amérique. C'est vrai pour les Européens, davantage atlantistes que solidaires dans l'UE, comme pour les challengers des États-Unis (la Chine dépendant des débouchés qu'ils lui offrent) ou leurs adversaires (Iran et Corée du Nord tentent de renouer avec les États-Unis et d'imposer leur réintégration dans le système-monde en devenant des puissances atomiques). Cette interprétation semble toujours valide (par exemple : éviter l'oubli pur et simple du problème palestinien et des intérêts de cette population dépend de la bonne volonté américaine, de sorte que la Palestine doit conserver les États-Unis comme interlocuteur principal en dépit de leur soutien à Israël et de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'État Juif par l'administration Trump, par ailleurs artisan du rapprochement entre Israël et certains pays arabes).



Dès 2011, l'administration Obama annonce son retrait progressif du Moyen-Orient (dont l'hyperpuissance a moins besoin des livraisons pétrolières, après la mise en exploitation massive du gaz de schiste domestique) pour se concentrer sur les enjeux de l'Asie de l'Est (la moitié de la population mondiale et 30% du PIB). Au même moment, la secrétaire d'état Hillary Clinton ambitionne de donner une nouvelle impulsion à la politique étrangère du pays : doctrine du smartpower en rupture avec l'unilatéralisme désinvolte et le recours sytématique à la force caractérisant le "Bushisme" (George W. Bush n'a, de fait, pas renoncé à mener des guerres de coalition au nom de la lutte du bien contre le mal mais il a prétendu, fait unique, combattre "pour la démocratie" - et non pour la Liberté - et s'est éloigné de ses alliés traditionnels, se passant de l'accord de l'ONU pour contourner un éventuel veto français à sa guerre (préventive) contre l'Irak, lancée en 2003 avec le soutien d'une partie des pays européens -et de 48 nations au total- mais rapidement impopulaire). Cette politique se maintient sous Trump, à ceci près que le Président Républicain annonce aussi son désengagement d'Europe occidentale (prévoyant le retrait de troupes stationnées en Allemagne) et que les modalités de l'engagement américain en Asie sont présentées comme plus explicitement agressives (guerre des tarifs avec la RPC) voire militaires (menaces contre la Corée du Nord, suivies, il est vrai, de négociations au plus haut niveau).

Le système de gouvernance international mis en place en 1944-1945 (FMI, Conseil de Sécurité) ou plus récemment (G8 et G20, OMC) donne aux États-Unis le privilège d'un droit de véto dans tous les domaines, de même que le recours au dollar comme monnaie de réserve principale et moyen presque exclusif du commerce international sont des avantages décisifs encore que, de plus en plus souvent, contestés. Tant qu'un nouvel ordre mondial ne se substitue pas au fonctionnement actuel, les États-Unis peuvent exercer leur influence dans un cadre multilatéral qui reste très favorable à leur hégémonie. C'est donc moins le multilatéralisme que l'acceptation d'un monde multipolaire dont ils ne seraient plus le centre unique qui suscite leur opposition résolue ou leur défiance (récent désengagement de l'OMS, rejet des accords de Paris sur le climat ou du TPI dans la mesure où la direction des instances de contrôle peuvent leur échapper).



B - Des alliés et des partenaires, qui sont également des concurrents, mais aussi de
s ennemis (au moins potentiels) et des rivaux : "rogue states" et puissances ascendantes

JALON 15 Points d'appui, zones d'influence, prise en compte de la multipolarité du monde actuel
Voir aussi le Manuel pages 162-165

L'Amérique face aux autres puissances militaires (comparées entre elles par le Global Firepower GFP report publié par une organisation états-unienne réputée sérieuse qui calcule un index plus fiable que la seule prise en compte du budget, basé sur 50 critères dont les effectifs, la disponibilité en carburant, la flexibilité, l'existence de forces aéronavales, etc.).



Les alliés des États-Unis sont nombreux depuis qu'ils ont rompu avec leur isolationnisme traditionnel (décembre 1941) pour prendre la tête des Nations Unies puis, à partir de 1947, se lancer dans une confontation idéologique et poitique avec l'URSS. Ils forment avec eux un ensemble parfois qualifiés de "pays occidentaux" voire de "monde libre" alors que ces expressions renvoient au vocabulaire de la Guerre Froide (1947-1990). Il s'agit avant tout de la Grande Bretagne ("relation spéciale") et de l'Europe (plus généralement, des nations de l'OTAN) et du Japon mais aussi des états américains (OEA) et de ceux du Pacifique (ANZUS) et du Sud-Est asiatique (ASEAN). Censés partager des valeurs communes, leurs intérêts économiques et/ou stratégiques peuvent cependant diverger. Leurs territoires abritent de nombreuses bases militaires, utilisées essentiellement dans l'intérêt des États-Unis (ainsi des bases italiennes ayant servi de point de départ à des raids aériens lors de l'attaque de l'OTAN contre le régime de Khadafi, très mollement approuvée par Rome).

Les grands partenaires (notamment économiques) de l'Amérique sont principalement les deux autres pôles de l'ancienne "Triade" (Europe et Asie orientale) où se trouvent ses principaux concurrents mais aussi l'ensemble des pays de l'espace mondialisé dans lesquels on considère que les fililales des FTN états-uniennes produisent l'équivalent du PNB : formant une "seconde Amérique". Les États-Unis désignent des "états voyous" comme leurs adversaires et considèrent certains des BRICS comme des rivaux : surtout la Chine, dont la stratégie de "la langue de boeuf" (en Mer de Chine méridionale) puis du "collier de perles" (dans l'Océan Indien) sont perçues comme des menaces et dont les ambitions globales proclamées par le Président Xi inquiètent, compte tenu des ressources à disposition de cette politique...

Les États-Unis ont redéployé dès les années 90 leur effort en matière d'espionnage vers le renseignement économique : c'est ainsi que la NSA et ses homologues britannique, canadienne, néo-zélandaise et australienne ont fondé le réseau Five eyes dont les atteintes à la liberté personnelle et les infractions au Droit ont été révélées au grand public en 2013 par le "lanceur d'alerte" Edward Snowden. Ces moyens, mais aussi le recours à l'extra-territorialité des lois états-unienne et les efforts systématiques du département de la Justice des États-Unis pour gêner le développement des FTN européennes ou chinoises (au nom de la lutte contre la corruption, ou contre le terrorisme, entre autres motifs) permettent à l'Amérique, selon la DGSI (service de contre-espionnage français) de "capter le savoir-faire d'entreprises étrangères et d'entraver le développement des concurrents des entreprises états-uniennes" mais aussi de générer des revenus très importants (par le biais d'amendes ou plus indirectement). Ceci se faisant, essentiellement, au détriment de leurs alliés (France, Allemagne, etc.) dont les mesures de rétorsion éventuelles sont dépendantes de la cohésion de tous les Européens. Les diatribes de Washington contre la collecte de données numériques par des sociétés chinoises (Huawei, Tik-Tok) tranchent par ailleurs avec le laxisme des États-Unis face aux pratiques intrusives des GAFA.



C - Un sentiment de déclin voire de déclassement

Usage du "smart power" ou recours plus traditionnel à la guerre pour maintenir le leadership (une autorité de fait dont la légitimité a toujours été sujette à caution) ? La question se pose avec acuité, dans la mesure où, pour beaucoup d'Américains, leur pays ne serait plus aujourd'hui "le meilleur pays du monde" (comme l'affirme, au risque de choquer l'auditoire, le héros de la série The Newsroom, produite en 2012). La stratégie assumée par Obama (acceptation de la perte du primat global mais recherche de noouveaux moyens de puissance indirecte pour pérenniser l'influence internationale du pays) est récusée et les États-Unis adoptent une posture plus classique (similaire à celles des empires précédents) en vue de retarder ou d'empêcher la perte de leur leadership, ceci au risque de devoir recourir à la violence dans ce but.


Extrait de la série "The Newsroom" (scène introductive)

le doublage français dit "gauche" pour "liberals" au lieu de traduire par "libéraux" (ceci pour désigner les sympathisants du Parti Démocrate, voyant la diversité et l'égalité des chances, diversity and opportunity comme les principaux atouts du rêve américain) et emploie "Démocratie" pour rendre compte de l'américain "Freedom" un terme évoquant la liberté individuelle des citoyens-  défendue par celui des journalistes qui penche pour les Républicains : ces traductions littéralement  infidèles sont révélatrices de l'opposition bipartisane du temps présent et de l'assimilation par les États-Unis des régimes démocratiques à la seule forme incarnée par la démocratie libérale (cf. Benjamin Constant et Alexis de Tocqueville)


Le thème du déclin est certes récurrent et relève souvent d'une forme de phobie mal étayée , qui se manifestait déjà  à la fin des années 80, quand la presse américaine voyait en Gorbatchev un leader plus crédible que Ronald Regan. Le fait nouveau réside sans doute dans l'impression (assez générale, si l'on considère le slogan de Donald Trump : Make America Great Again) d'un déclassement du pays : lequel serait seulement le premier pour les dépenses militaires et le nombre de personnes incarcérées ainsi que pour "la proportion d'adultes qui croient que les anges existent", nous dit le film.  49ème état au monde pour l'espérance de vie (ce dernier indicateur diminue chaque année depuis 2017) les États-Unis souffrent d'un taux d'homicides record (bien supérieur à celui du Canada, qui possède pourtant un stock d'armes individuelles très comparable) et subit de nombreuses inégalités sociales voire raciales (paupérisme massif, accès au soin difficile, répression au nom de la "tolérance zéro" des petits délits de droit commun, tels que les trafics de drogue, complaisance relative envers la délinquance "en col blanc"). Le faible niveau de l'enseignement secondaire n'est que partiellement compensé par le prestige des universités et technopoles ; les capacités d'innovation tiennent beaucoup au Brain Drain.

La fin de l'extrait semble avoir un caractère prédictif, qui met en avant trois possibles raisons au déclin de l'Amérique : l'intensité des clivages partisans, la diffusion de la peur, la manipulation du fait de la médiocrité de l'information. Des problématiques qui sont toujours d'actualité après l'élection de Joe Biden : un événement qui clive le pays (on n'y a jamais autant voté : Donald Trump faisant, en nombre de voix,  le meilleur score de l'histoire pour un président sortant candidat à un second mandat.. et aussi pour un candidat battu ! Mais 5 des 7 millions de voix d'avance du candidat démocrate ont été acquises dans le seul état de Californie, le scrutin ayant souvent été très serré ailleurs, au point de faire reposer le résultat d'ensemble sur le décompte des votes par correspondance, très nombreux en raison de la peur de la COVID19).

 diffusion sur papier de la liste des exposés proposés aux élèves dans le cadre du troisième trimestre (Jalons des thèmes 4 et 5)

Fin du Thème 2 :
Analyser les dynamiques des puissances internationales



Jeudi 21 janvier [16 h 05 - 17 h] - évaluation

Devoir-Surveillé DS 2



QCM et analyse critique
Des questions sur la notion de puissance et sur les puissances internationales (les états) et sur l'ensemble des thèmes 1 et 2 (corrigées par avance dans le cadre du TD n°14)
et un sujet facultatif / voire alternatif  sur les États-Unis (Chapitre VII) pour gagner des points supplémentaires ou éviter les QCM si ce format d'épreuve ne vous convient pas.

    cours   suivant


III

Chapitre VII (+7)
52 heures

Début du thème 3

Thème 3
Les Frontières

Chapitre VIII





cours du 22 janvier annulé - devoir de rattrapage donné aux absents du 21

Lundi 25 janvier [10 h 20 - 11 h 15] - Cours et TD 15


    cours   suivant





CHAPITRE VIII
Géopolitique des frontières :
des lignes de démarcation anciennes et dynamiques, un pavage fondamental du monde contemporain souvent contesté, des espaces aux contours indécis et aux fonctions mouvantes


(Introduction et Axe 1 du troisième thème : "Les frontières politiques")


INTRODUCTION : Reformulation et problématiques, étymologie
Lignes de démarcation. Une définition communément acceptée (celle d'un tracé linaire statique séparant deux états) assez éloignée de la réalité.
anciennes et dynamiques. Le partage des territoires est très ancien mais les dits partages n'ont cessé d'être remis en cause. Les frontières bougent et leurs fonctions évoluent : elles sont doublement "en mouvement".
Un pavage fondamental. Les planisphères en usage, en Géographie notamment, continuent de faire mention dans la plupart des cas du "pavage fondamental" que représentent les frontières des états (premiers acteurs dans les relations internationales, même si OIG, ONG et FTN interviennent aussi).
souvent contesté. Environ 200 états coexistent dans le monde mais les états les plus investis sur la scène diplomatique (États-Unis, RPC ett France) comptent chacune seulement un peu plus de 160 ambassadeurs : des frontières, et donc des états, ne sont pas universellement reconnus (La République de Chypre du Nord ne l'est que par la Turquie, la Transnitrie existe légalement aux yeux de la Russie uniquement, etc.) !
des espaces aux contours indécis. Les frontières sont à la fois des régions au contact d'un ou plusieurs états et des lignes de clivage. Les zones frontières (frontalières) sont d'autant plus épaisses que les échanges sont plus libres et plus intenses.
aux fonctions mouvantes. Historiquement, la frontière a joué le rôle de glacis (espace peu peuplé et parfois peu défendu censé protéger le coeur du territoire d'une éventuelle invasion) puis d'interface (région traversée par des flux de toute nature dont la proximité d'avec le pays vosiin devient un avantage comparatif). Au plan géographique les frontières européennes sont du deuxième type, mais certaines frontières dans le monde demeurent rigoureusement fermées (les confins algéro-marocains, par exemple) et sont encore des zones militarisées.
Voit-on partout une évolution voire un effacement des frontières, qui deviendraient toutes des interfaces plutôt que des barrières ?



étymologie
Le mot frontière est relativement récent. Il apparaît en Français au XIIIème siècle, comme un adjectif dérivé de "front" (au sens militaire du terme) pour désigner, par exemple, une forteresse contenant un ennemi. On parle parfois à cette époque de "pays de frontière" pour les provinces périphériques d'un royaume, le terme" fins" ou "confins" s'appliquant alors à la ligne,  souvent imprécise, censée séparer deux royaumes voisins. La ligne frontière devient plus précise et plus effective avec l'essor des états modernes en Europe (entre le XIIIème et le XVIème siècle, époque où le mot prend son sens actuel) : elle est dès lors dument cartographiée, mais sans pour autant que l'affirmation de leur intangibilité au plan juridique (aucun changement sans un accord des parties concernées ou un jugement par un tribunal international  compétent)
ne débouchent sur la fixation exacte des contours de toutes les frontières, loin de là.



Travaux Dirigés  n°15 : Visualiser les frontières (et donc les états)
 nécessité et limites de la carte
diffusion d'un planisphère politique vierge / document 2 page 183
Vocabulaire : frontières naturelles et arbitraires, fermées ou ouvertes
exemple du Pays Basque

Toutes les frontières sont de facto arbitraires !




Un extrait de l'émission "Ce soir ou jamais"
sur le thème : Toutes les cartes sont fausses

           

Certains débatteurs n'ont pas compris le sens de la question posée, délibérément provocatrice. Toutes les cartes sont en effet exactes au plan mathématique, mais la projection et les limites de la carte sont choisies délibérément par le cartographe en fonction de l'utilisation souhaitée de l'outil (qui a beaucoup servi à "faire la guerre"). Les cartes  ne sont pas fausses mais forcément subjectives. La fixation du méridien de référence (à partir de 1783) à Greenwich relève d'un "eurocentrisme" daté mais a l'avantage de mettre aussi l'Afrique (très vaste, encore "relativement vide" et riche de nombreuses ressources) au centre du planisphère et d'éviter par conséquent d'avoir à choisir entre les deux pôles en compétition aujourd'hui pour le leadership mondial : l'Amérique du Nord et l'Asie de l'Est ! Les cartes ne mentent pas à proprement parler mais elles sont choisies arbitrairement, comme aussi leur échelle (par exemple : les frontières de la France en Europe ou dans le monde). La rédaction de leur légende peut être abusivement simpliste (quand les territoires sont confondus avec les sociétés humaines censément contenues par leurs frontières) et des préjugés en rendre la lecture malaisée (par exemple, à la frontière pyrénéenne : l'idée que le territoire français est forcément plus au Nord que n'importe quel point en Espagne, ce qui est faux).

Vocabulaire : projections, projections de Mercator et de Peters, projections polaires, cartogrammes






Lundi 25 janvier [11 h 15 - 12 h 10] - Cours
corrigé rapide du DS2, restitution des copies


    cours   suivant

1.   Les frontières avant les frontières : des marches contre "les Barbares"... ou de simples limites administratives à l'intérieur des empires



JALON 16 Le limes rhénan



A - Rome : le "limes" et les provinces (invention de la frontière ?)

A1 Le limes : un cordon sanitaire plutôt qu'une vraie frontière

Devenue un empire après avoir conquis toute l'Italie et la Provence, Rome ne reconnaît aucun alter ego avec lequel elle aurait pu s'entendre sur une limite commune de leurs territoires respectifs (une frontière, au sens où on l'entend aujoud'hui) puisqu'elle a détruit Carthage et la Macédoine, annexé les cités grecques et demeurera presque indéfiniment en guerre contre la Perse, seul état très bien organisé et pérenne qu'elle ait connu dans son voisinage.

Elle dispose cependant tout le long de ses limites extérieures d'une frontière fortifiée, dit limes, qui peut prendre la forme d'un ou plusieurs murs (celui d'Hadrien sépare aujourd'hui encore l'Angleterre et l'Écosse). Il ne s'agit pourtant pas, en général, d'une ligne, mais plutôt d'un espace tampon censé (après la fin des campagnes de Jules César et les annexions d'Auguste) protéger les provinces des incursions barbares plutôt que de servir de base arrière à de nouvelles conquêtes (sauf, passagérement, sous Trajan).




Voir dans le Manuel : les frontières romaines pp 198-199 et le limes rhénan pp 200-201

A2 Les limites provinciales : des découpages souvent remaniés et des enjeux historiques débordant les logiques administratives

L'exemple de l'Aquitaine est frappant, qui montre que tracer une démarcation est non seulement, dès l'Antiquité, la source de possibles tensions voire de violences (Remus et Romulus), mais aussi qu'il s'agit d'un enjeu pour les générations suivantes. L'Aquitaine est décrite par César comme un territoire limité au Nord par la Garonne et s'étendant jusqu'aux Pyrénées, dont les habitants lui semblent différents des autres Gaulois. C'est ensuite le nom d'une puis plusieurs provinces romaines, étendues du Golfe de Gascogne jusqu'à la Loire (les Gaulois de Bourges, la capitale provinciale, sont apparentés à ceux de Bordeaux).

La "pierre d'Hasparren" mentionne le résultat de l'ambassade auprès de l'empereur conduite par un notable local, Verus (magister du pagus des Spariani, puis responsable des finances et président du conseil de la Cité : sans doute  au chef-lieu de Dax, enfin prêtre du culte impérial de la cité). Il aurait obtenu la séparation des "Neufs Peuples" d'avec "les Gaulois" (à moins que ce ne soit le contraire ?). Beaucoup veulent voir dans la pierre la preuve que les Romains auraient, dès l'origine, distingué les "vrais Aquitains" (proto-basques ?) des Gaulois et établit pour cela, très tôt, une véritable "frontière" à l'intérieur de l'empire - mais la datation de la pierre (les Historiens sérieux penchent pour le début du IVème siècle voire la fin du IIIème siècle) permet de rapprocher l'événement décrit des réformes de Dioclétien, dont le but est pratique et qui sont universelles.
Car l'Aquitaine est  alors (vers 284 voire  un peu plus tard) divisée en plusieurs circonscriptions fiscales et administratives, comme toutes les provinces ; le territoire du Sud Ouest recevant le nom de Novempopulanie (ou Aquitaine troisième). Le texte de l'inscription est ambigu : il pourrait bien s'agir en fait de la réunion aux Trois Gaules d'une portion de province jusque là associée à l'Hispanie (hypothèse de Mommsen). En tout cas, les "Neuf Peuples" mentionnés font bien partie du diocèse des Gaules au Bas Empire, même s'ils se distinguent probablement par certains traits des populations d'Aquitaine Première (Bourges) et d'Aquitaine seconde (Bordeaux) ; ils seront appelés "Vascons" à l'époque mérovingienne, mais aucune frontière ne les a jamais véritablement séparés des Gaulois dans l'empire romain.




Le texte dit  que "Verus, Prêtre, duumvir, questeur et maître du pagus (village)
s'étant acquitté de la mission qui lui fut confiée, obtint pour les neuf peuples,
la séparation d'/ ou bien, au contraire : l'union  avec les Gaulois.
De retour de la ville de Rome, il dédicace cet autel au génie du pagus
(le village d'Hasparren, qui fait partie de la cité des Tarbelli)".



B - La grande muraille de Chine (ou "le mur" de Donald Trump face au Mexique) : une tentative
(dérisoire ?) pour endiguer des migrations perçues comme une invasion

La grande muraille est une oeuvre colossale ; dans son état actuel (vestiges visibles et parties rénovées) elle  aurait une longueur de 8 851,8 km dont 6 259,6km de murs, 359 km de tanchées et 2232 km de barrières naturelles, telles des montagnes ou des rivières.  Mais les autorités chinoises estiment que l'ensemble des ouvrages, en comptant les portions complétement invisibles car non conservées mesurerait 21 196,18 km. Il s'agit en réalité de constructions successives, destinées à protéger l'empire d'incursions venues du Nord (mongoles,mandchoues, etc.) et dont l'efficacité s'est à chaque fois révélée illusoire.

A tel point que la construction de murs comparables est considérée parfois - de nos jours - comme un aveu de faiblesse (incapacité à gérer les flux ou à assimiler les migrants, en Europe par exemple) et comme une stratégie vouée à l'échec. Elle est mal perçue de surcroît par l'opinion publique, surtout lorsque la mise en place de ce "limes" s'accompagne de mesures d'expulsion et de tentatives d'intimidation de l'état voisiin, comme ce fut le cas de la part de l'Administration Trump (qui n'a toutefois pas inventé le mur, édifié progressivement par d'autres gouvernements, mais a prétendu le réhausser et en faire payer le coût au Mexique).



^^Pique-nique transfrontalier à Tecate^^





Jeudi 28 janvier [16 h 10 - 17 h 05] - Cours

    cours   suivant


C - Les "marches" : des espaces  disputés, aux confins des cités grecques comme plus tard aux limites des grandes entités féodales à l'époque médiévale

Les frontières ont longtemps été des zones aux contours assez flous et non des tracés linéaires. C'est ainsi que les cités de la Grèce antique marquaient leurs limites en édifiant sur celles-ci des sanctuaires (souvent disputés par leurs voisines). Les futurs citoyens, durant leur éphébie, patrouillaient armés de bâtons d'un sanctuaire-frontière à l'autre, rossant sur leur parcours (ou se faisant battre par) les
jeunes gens des cités limitrophes, occupés à une surveillance analogue, sur les mêmes lieux.



Au Moyen Age, des principautés appelées "marches" sont créées par les rois, après une conquête ou un conflit, dans le but d'organiser la défense du royaume. Le terme dérive du latin "margo" (et du germanique mark : marge ou frontière) et désigne une province frontalière militarisée (puis, par extension, toute province périphérique, les marches devenant des marquisats).


Encore à l'époque contemporaine, si la frontière est conçue comme suivant un tracé linéaire en Droit, elle peut se concrétiser par des points de contrôle parallèles séparant un "no man's land", situé entre les postes de douane (au pied des versants d'un col par exemple) voire entre deux murs, si la frontière est fermée.

Manuel : photographies de la page 369


Il peut même s'agir d'un terrain couvert de champs de mines (entre les deux Corées ou aux confins de la Serbie et du Kossovo). Par ailleurs des réalités régionales transfrontalières (Mexifornie, pays Catalans, etc.) ont tendance à s'affirmer, qui contestent de facto la séparation matérialisée par la frontière : s'agit-il de nouvelles sortes de marches ?
 



Distribution d'un planisphère en vue d'un exercice à faire ultérieurement.



POUR LE 04/02 - Tâche donnée :
1°) Dessinez sur le fonds de carte les différents types de frontières fermées en situant les principaux exemples de cette nature et dessinez les principaux "verrous" maritimes (détroits très surveillés). Utilisez le modèle ci-dessus, mais en n'oubliant pas de localiser aussi les détroits suivants : de Malacca et d'Ormuz, du Bab-el-Mandeb.
2°) Coloriez les territoires terrestres (y compris insulaires) sous souveraineté française et le domaine maritime (ZEE) de la France (rouge et orange conseillés).
3°) Coloriez le territoire terrestre des états représentés au G20 (jaune conseillé).

remarques
Les planisphères généralement utilisés en Géographie comme en Géopolitique mentionnent presque toujours le "pavage fondamental" matérialisé par les frontières des quelques 200 états existants (bien que les limites de ceux-ci soient parfois contestées et que l'existence même de certains états ne soit pas toujours reconnue). L'Antarctide (c'est-à-dire le continent situé au Pôle Sud, inhabité, et de plus en plus souvent dénommé par l'usage "Antarctique" au risque de le confondre avec l'Océan glacial Arctique situé au Pôle Nord) ne figure presque jamais sur cette carte de référence. Il s'agit en effet d'un planisphère politique : or, les états revendiquant des portions des terres antarctiques ont accepté, sous le patronage de l'ONU,  de renoncer à leurs prétentions pour un temps indéterminé. Par ailleurs l'Antarctide est le seul continent qui ne fait pas partie de "l'Oekoumène" (nom donné à l'univers habité et dominé par l'Homme) car il n'a aucune population permanente.





Vendredi 29 janvier [12 h 10 - 13 h 05] - Cours

    cours   suivant


2.   Les frontières : des limites arbitraires mais reconnues en principe, quoique sujettes
à d'infinis litiges 



A - Le système Westphalien (1648) et la définition juridique des frontières par les états modernes : une pacification très relati
ve des relations internationales

Les traités de Westphalie ont pour ambition d'instaurer un équilibre durable entre puissances (à cet égard, ils ne sont pas sans précédents en Europe : par exemple le Paix de Lodi conclue entre les états italiens en 1454). Mais ils réalisent cette fois, au lendemain de la Guerre de Trente ans, qui a ravagé l'Allemagne, déchirée entre princes protestants et catholiques, et vu la France et la Suède intervenir contre l'empereur, la mise en  place d'un nouvel ordre qui durera 150 ans ; également une pacification plus ambitieuse qu'à l'ordinaire. D'abord  en conduisant les états à se reconnaître mutuellement (la Suisse et les Pays-Bas, qui ont fait sécession de l'Espagne et du Saint-Empire des décennies auparavant, sont, pour la première fois, pleinement reconnus comme des états indépendants). Ensuite en posant le principe d'intangibilité des frontières, qui ne peuvent plus être changées par une agression mais doivent être acceptées (et ne peuvent être modifiées éventuellement) qu'avec l'accord des états concernés. Toutes les puissances détiennent la souveraineté extérieure (chacune est considérée comme souveraine) mais également intérieure (nul  ne peut en principe s'ingérer dans leurs affaires intérieures, ce qui limite notamment l'influence du pape) tandis que toute alliance destinée à empêcher une puissance de dominer les autres est licite.



B - Le droit des peuples à l'ère contemporaine : une affirmation paradoxale de la part d'états-nations expansionnistes et d'une Europe impérialiste

Au XIXème  et XXème siècles s'impose en Europe le modèle de l'état-nation, dont Britanniques et Français sont vus comme les précurseurs, en même temps que de nombreux pays cherchent à se doter de "frontières naturelles" (un concept défendu avec talent par Danton, célèbre orateur et chef révolutionnaire, qui place la France entre la mer et l'océan , le Rhin, les Alpes et les Pyrénées). La notion pose le problème de l'homogénéïté supposée du peuplement (avec le risque évident de provoquer des "nettoyages ethniques") et demeure très ambigüe : la frontière peut - en effet - être vue comme "naturelle" si elle est tracée en fonction du du relief (cours d'eau ou montagne, voire méridiens et degrés de latitudes, considérés comme des répères commodes) ou bien si son tracé tient compte du contexte économique (réseaux routiers et ferroviaires, inclus par exemple dans les confins occidentaux du territoire de la Roumanie après 1918, étendu à des zones de peuplement partiellement hongroises ou serbes pour donner plus de la cohérence à l'état). La question de l'Alsace-Lorraine illustre bien le caractère arbitraire des découpages (le tracé de la frontière est, en l'occurrence et du point de vue allemand, censément "naturel" aux plans linguistique et historique, après l'annexion de 1871 mais totalement inique du point de vue des annexés - qui n'ont pas été consultés - et de la France). Les frontières sont encore moins respectueuses du droit des peuples quand il s'agit de délimiter les domaines coloniaux des puissances.


 JALON 17 Le partage de l'Afrique

Manuel pages 202 à 205


L'exemple du Bassin du Congo,
partagé par le Congrès de Berlin en 1885 :


extrait de 14:04 à 29:49

Des conceptions communes à tous les états européens et aux États-Unis à l'ère industrielle (XIXème et premier XXème siècle) :

- le racisme, étayé par "la science" de l'époque : la conviction d'une inégalité biologique des "races humaines" est largement répandue, de même que l'on croit en une hiérarchie des races, très défavorable aux populations de l'Afrique sub-saharienne (les "Nègres", placés au dessus des pygmés... tandis que des "savants" cherchent le "chaînon manquant" entre le singe et l'hominidé !).
- la prétendue "mission civilisatrice" de la race blanche, est un principe sous-tendu par l'idée que les Africains ne sont pas "évolués" (culture non écrite, peu de vestiges archéologiques, pas d'états modernes avec administration et drapeaux, et parfois : religion non monothéiste). Il faut donc agir paternellement pour sauver ces populations (perçues comme sauvages et immatures) des divers maux les accablant.

L'Europe croit incarner "La civilisation" et prétend octroyer à l'Afrique la liberté et la sécurité, interdisant notamment l'esclavage (la traite, prohibée par les Anglais depuis 1815, est encore, en 1885, pratiquée clandestinement par le Brésil - qui n'abolit l'esclavage qu'en 1888) mais elle va abuser du travail forcé aux XIXème et XXème siècles, dans le cadre de la colonisation.



Des intérêts divergents mais la mise en place de règles et une oeuvre durable :
Chaque puissance tend à s'implanter sur le continent  (dans un but de pénétration commerciale, souhaitée notamment par la Grande-Bretagne, et par un souci de prestige, prépondérant dans le cas de la France,  voire en raison de motivations évangélisatrices ou morales, quelquefois) mais l'Allemagne, hôte de la conférence, assume en 1885 de modestes prétentions (Bismarck estime utile de détourner les ambitions françaises de la frontière des Vosges et s'intéresse assez peu au "continent noir", au contraire de ses successeurs). Comme les représentatns de l'Amérique, il soutient les efforts du roi des Belges pour mettre la main sur le bassin du Congo au nom de la société "philanthropique" qu'il a créée dans ce but, mais il veut aussi ménager les intérêts de la France, volontiers revancharde. Des principes généraux sont posés (nécessité d'une occupation effective à l'appui des revendications de souveraineté, affirmation de la liberté de navigation et de commerce sur les fleuves Congo et Niger, abolition universelle de la traite) et des zones d'influence sont définies dans les coulisses, qui annoncent le partage de l'Afrique, presque totalement achevé en 1914 (l'Éthiopie échappant seule, et provisoirement, à la mise en tutelle par l'Europe).

(voir le document 3 page 205)


cirques et zoos humains : un exempe allemand






Lundi 1er février [10 h 20 - 11 h 15] - TD 16

Travaux Dirigés  n°16 : Typologie et fonctions de la frontière
Préparation du DS 3 / quelques QCM résolues au tableau

    cours   suivant

Participation orale : Vincent, Malvina, Éolia et Sofia

 
C - Après trois guerres mondiales : des frontières qui prolifèrent, matérialisant des "déchirures" très durables, idéologiques ou ethniques, que moult remaniements tentent vainement de résoudre

Les frontières sont plus nombreuses après 1918 (fin des empires européens) puis 1945 (début de l'émancipation des colonies) et recoupent parfois des clivages idéologiques qui déchirent durablement certaines nationalités (Guerre Froide : communisme contre capitalisme ; deux Vietnams -jusqu'en 1974- et deux Allemagnes -jusqu'en 1990 - et aujourd'hui encore deux Corées, deux Chines). L'implosion de l'URSS en 1991 augmente encore le nombre de ces "fontières coupures" qui séparent, voire isolent, des pays souvent hostiles l'un envers l'autre.



La mondialisation contemporaine favorise a contrario l'évolution du rôle des frontières, qui se transforment parfois en interfaces, pour donner naissance à des régions transfrontalières bien intégrées, notamment en Europe où le marché commun est fondé en 1957, lequel débouche sur la formation d'un espace de libre-circulation (accords de Schengen, négociés entre 1985 et 1995) propice à l'essor de ce type de "frontières coutures". 



Au XXIème siècle, la recherche d'une "bonne frontière" apparaît comme un objectif déraisonnable. Le bien-fondé de frontières tracées en fonction de la répartition spatiale des peuples est en effet remis en cause (Bosnie pluri-ethnique maintenue par la force, reconnaissance d'un Kossovo indépendant mais en partie serbe) compte-tenu de leur mélange sur certains territoires et parce que la modification des frontières est, par ailleurs, toujours perçue comme l'expression d'un rapport de force lésant les intérêts de l'un des peuples concernés - un fait souligné notamment par Friedrich Ratzel (1844 - 1904), inventeur présumé de "la géopolitique" et initiateur de la théorie allemande selon laquelle la frontière zonale aurait précédé dans le temps la frontière linéaire, plus élaborée et mouvante car mise en place par des civilisations supérieures (et donc légitimement expansionnistes).

Lire en ligne un article sur
la Géographie des frontières


Les géographes français ont, de leur côté, plutôt considéré la frontière comme le fruit d'un accord politique entre états concurrents et ont considéré que la zone et la ligne pouvaient coexister dans le temps. La géographie des frontières a essentiellement été fondée sur des typologies (chronologiques ou fonctionnelles) mais elle se focalise davantage, depuis les années 70, sur l'étude des sociétés concernées. Ce sont les populations frontalières (ou transfrontalières) et des flux, licites ou illicites, qui sont au centre des études les plus récentes.

Un article du "Monde diplomatique" : L'exemple des frontières du Kossovo ou de la Bosnie-Herzegovine et les limites du modèle de l'état-nation dans les  Balkans



JALON 18 La frontière des deux Corées
un "limes" contemporain, le vestige anachronique de la Guerre Froide, une
zone de tensions dramatiques
Manuel pages 206 à 209




Lundi 1er février [11 h 15 - 12 h 10] - Cours

    cours   suivant

3.   La transformation des frontières, parfois devenues des interfaces sous l'effet de la "mondialisation" et par la volonté des organisations de coopération régionales
(un point sur la situation aujourd'hui)

(Axe 2 du troisième thème : "Les frontières politiques")



A - L'exemple des frontières maritimes : vers un Droit universel apaisant les litiges ?
JALON 20 Le droit de la mer
Manuel pages 220 à 223

remarques prémiminaires sur le contexte des années 80 et l'enjeu des ressources
La convention de Montego Bay a créé de nouvelles frontières et, du coup, de nouvelles tensions. Elle permet aux états riverains de s'approprier les ressources économiques de vastes portions océaniques (ZEE de 200 milles nautiques) mais son interprétation est sujette à caution et des contestations en sont la conséquence. Certaines nations n'ont pas adhéré à la convention : elles sont peu nombreuses mais puissantes (les États-Unis, potentiellement les détenteurs de la plus vaste des ZEE ou la Turquie, que les règles adoptées priverait de débouché en mer Égée en raison de la présence d'îles grecques à proximité immédiate de son littoral, etc.). D'autres ont fait valoir des droits sur des zones immenses grâce à leurs possessions insulaires parfois vides d'habitants et ont obtenu gain de cause malgré les réticences des pays riverains (France). La Chine a été indirectement incitée à occuper militairement les archipels qu'elle convoitait sur son flanc sud. Malgré des règles simples et l'existence d'instances d'arbitrage censées garantir son application impartiale, le nouveau Droit de la Mer est donc contesté et sa mise en oeuvre a plutôt attisé les conflits entre états.

schéma du Droit de la mer défini par la Convention de 1982

cliquez^^ pour une explication^^ complète
sur le site sciencespo.fr





Jeudi 4 février [16 h 05 - 17 h] - évaluation

Devoir-Surveillé DS 3




Questions sur le Chapitre VIII et la carte donnée à faire le 27/02
(restituée et prise en compte dans l'évaluation)

Pas de cours le 05/02 (Baccalauréat Blanc)


VACANCES D'HIVER
DU 5 AU 22 FÉVRIER





    cours   suivant

Lundi 22 février [10 h 20 - 11 h 10] - Cours


Restitution des copies (DS3) et présentation de la liste d'exposés proposés au troisième trimestre :
les élèves pressentis pour traiter une question, en 5 ou 10 minutes au plus (noms en majuscules) ou pour interroger de manière pertinente l'orateur (noms en minuscules) peuvent échanger leur rôle avec un(e) camarade volontaire à condition de prévenir à l'avance.

Correction rapide :
les zones relevant de la souveraineté économique exclusive de l'état côtier définies par la convention de Montago Bay ne s'applique pas seulement à la France mais relèvent d'un Droit vérifié par l'ONU même si certaines puissances n'ont pas (encore ?) approuvé cet accord. Une commission ad hoc autorise ou non l'extension de la ZEE au plateau continental quand il excède les 200 milles nautiques, un Tribunal International règle les éventuels litiges.



Vocabulaire : retour sur les notions de Frontière et de Géopolitique

- Le programme porte uniquement sur les frontières matérialisant des limites entre des états ou sur des régions partagées entre eux. Mais il existe aussi des frontières immatérielles (technologiques, quand on évoque la conquête spatiale par exemple, ou culturelles et sociales : on peut penser notamment à la ségrégation raciale, à la limite Nord-Sud, etc.).
- La Géopolitique tend à être assimilée au Lycée à la spécialité HGGSP ; le terme désignerait dans cette optique "la science des rapports de force entre états". Or, cette  définition n'est complétement pertinente que si elle s'applique à des conflictualités dont l'un des enjeux au moins est territorialisé, donc s'il est question de rapports de force dans l'espace (et non dans le temps). Il s'agit plutôt de l'étude des effets de la Géographie sur les relations internationales, la Géographie étant d'ailleurs parfois parfois comprise comme "une science des territoires" (dans une acception qui ne s'applique bien qu'à la Géographie humaine).
- D'un point de vue historiographique, la Géopolitique a d'abord été popularisée par des chercheurs Allemands (dont Ratzel, son précurseur, mort en 1904). Sa perception de l'état comme consusbtantiellement hégémonique et son influence sur le national-socialisme (notion d'espace vital , biologisation des antagonismes entre nations) ont contribué à discréditer irrémédiablement cette vision du monde. Une école anglo-saxonne (préférant parfois se réclamer de la Géostratégie) a également existé, avec Mahan et Mackinder, décrivant l'opposition entre puissances maritime et continentale pour le contrôle d'une prétendue "'île mondiale" (l'Eurasie, dite Heartland) les chercheurs États-Uniens ralliés à ces théories insistant toutefois sur la nécessité de dominer les régions littorales des continents (Rimland) pour s'imposer sur la scène mondiale et se préoccupant beaucoup de considérations culturelles (Huntington et "le choc des civilisations"). En France, les chercheurs ont combattu le déterminisme inhérent aux thèses allemandes mais ont  réhabilité, depuis une cinquantaine d'années, l'emploi du terme Géopolitique, entendu comme "l'étude des interactions ente la politique et les territoires" (Yves Lacoste).



B - Les frontières terrestres à l'heure de la libre-circulation et de la coopération transnationale en Europe : de l'utopie aux réalités

(Objet conclusif du troisième thème : "Les frontières politiques")

B1 - Problématique et définitions
La question posée porte sur la réalisation du projet européen (une "utopie") : est-on parvenu à construire une union apaisée reposant sur des frontières ouvertes, voire "effacées" ?
On peut répondre positivement, dans la mesure où le Traité d'Amsterdam établit en effet que les frontières à l'intérieur de l'Union Européenne (et même de l'espace économique européen) ne sont plus des glacis ou des zones d'afrontement mais bien des interfaces, ou frontières-coutures, aisément franchissables (sans formalités pour ce qui concerne l'espace Schengen) conformément aux intentions des "pères  fondateurs" de l'Europe. Les frontières extérieures européennes deviennent en contrepartie des frontières communes à toute l'UE.

Mais cette évolution, très prégnante (au moins 500 000 Allemands résident dans des régions voisines, à l'étranger) est doublement menacée. D'une part, la crainte d'une inefficacité de la frontière commune alimente la revendication d'un rétablissement des frontières nationales, par hostilité aux migrations (systématiquement associées par une fraction de l'opinion publique portée à la xénophobie à des fléaux tels que le paupérisme, le terrorisme, la maladie, etc.). D'autre part, les souverainistes estiment que l'existence d'une frontière nationale matérielle est indispensable à l'affirmation symbolique de l'indépendance de l'état (l'une des grandes motivations du Brexit, et l'origine des postures populistes des gouvernements des pays du groupe de Visegrad, notamment Hongrie et Pologne). Les deux motivations peuvent se retrouver au plan politique (provocations du groupe "Génération Identitaire" en France, dont la dissolution est envisagée) d'autant que, si la (re)fermeture des frontières est pour l'instant un projet minoritaire, de nombreux gouvernements y ont recours ponctuellement, notamment quand ils se défient des autorités du pays voisins (contrôles aux frontières rétablis en 2016 - en France par Manuel Valls, face à des vagues migratoires présumées non contrôlées par l'Italie ou l'Allemagne, fermetures actuelle de passages par la préfecture des Pyrénées Atlantiques au nom de l'anti-terrorisme, restrictions des déplacements dans le contexte de la pandémie, etc.).

Vocabulaire : libre-circulation (voyages et séjours sans entraves), coopération "transnationale" (par opposition à "internationale")



B2 - De nombreux espaces transfrontaliers en Europe
JALON 23
Manuel pp 238-239

La frontière, quand elle est perçue en tant que région, est d'abord un "espace vécu" que s'approprient ensemble les habitants en dépit des limites nationales censées les séparer (caractère transnational affirmé des zones de chalandise, des consultations médicales, des pratiques culturelles et sportives, des loisirs et résidences et emplois échangés). On en rencontre notamment dans les régions rhénanes ou le Nord de la France où nombre de travailleurs vivent en France mais travaillent en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne ou en Suisse, et où de grandes infrastructures sont partagées (aéroport de Genève, à cheval sur la frontière, ou aéroport de Bâle, en fait à Mulhouse, connexion ferrovaire à Lille entre la Grande-Bretagne et Bruxelles ou Cologne).

Les dites régions peuvent devenir des espaces transfrontaliers organisés, sous l'impulsion de collectivités locales et territoriales soucieuses de coopérer (échanges linguistiques, économiques, etc.). On appelle "eurorégion" tout groupe de de territoires (régions) de pays membres et/ou tiers, contigus et bénéficiant de subventions (cofinancements) européens dans la réalisation de projets communs (hôpital transfrontalier en Catalogne, par exemple).










    cours   suivant

Jeudi 25 février [16 h 05 - 17 h] - Cours

B3 - Une volonté politique de l'UE concrétisée dans les (fragiles) accords de Schengen
JALON 21
Manuel pp 230-231

Longuement négociée (entre 1985 et 1990) après la signature de la convention de Schengen, du nom d'une petite commune luxembougeoise enclavée entre France et Allemagne, la création d'un espace sans contrôle aux frontières, concernant d'abord cinq pays (Les Pays-Bas et la Belgique en plus des trois nations pré-citées) est emblématique de la volonté européenne de simplifier la vie des populations frontalières en même temps que de stimuler les échanges. La zone concernée s'étend à 24 pays après 1997 (Traité d'Amsterdam) puis 26 (Suisse et Liechtenstein à partir de 2008) mais ne comprend pas encore tous les états de l'UE.

Les critiques contre la PAF (police aux frontières) commune (dite "Frontex" et chargée des contrôles dans les grands aéroports et aux frontières terrestres et maritimes de l'Union) ainsi que les préventions des forces politiques opposées à une conception fédérale de l'Europe conduisent à une remise en cause fréquente et relativement virulente de l'espace Schengen par certains mouvements politiques. Mais la liberté de circuler dans ce vaste territoire apparaît a contrario comme une des plus grandes libertés acquises avec l'émergence de la citoyenneté européenne  et comme une contre-partie naturelle à la libre circulation des biens dans l'espace économique européen (c'est là un point d'achoppement dans les difficiles négociations entre le Royaume-Uni et l'Union, Londres ayant été obligée d'admettre l'instauration d'une barrière douanière entre deux territoires pourtant britanniques : l'Irlande du Nord et la Grande Bretagne, pour permettre que la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande demeure ouverte).




L'espace Schengen présenté par l'UE 








Vendredi 26 février [16 h 05 - 17 h]  - Cours

    cours   suivant
Critique de Schengen par la chaîne Youtube "Zoomin.fr" en 2015

C - Les enjeux frontaliers de demain : partage des ressources, bassins de vie,  territoires
de projet ou zones de conflictualité en cas de retour en arrière ?

JALON 19 Allemagne et Pologne 1939-1990
Manuel pages 216-217 et pages 236 et 219





    cours   suivant

Lundi 1er mars [10 h 20 - 11 h 15] - TD 16

Travaux Dirigés  n°16 : un exemple de frontières, celles de l'état espagnol
Production graphique
JALON 22 Les frontières d'un état-membre



Des frontières dont le tracé est rarement incontestable
(et l'Espagne n'est pas un cas exceptionnel)
 






    cours   suivant

Participation : Diego, Adda

Lundi 1er mars [11 h 15 - 12 h 10] - TD 17

Travaux Dirigés  n°17 : un exemple de flux humains,
les migrants
aux limites de l'Espagne 

Étude de films :
l'impasse meurtière (Maroc) ; les migrants pris dans un ping-pong (France)
JALON 22 Les frontières d'un état-membre SUITE

Vocabulaire : migrants, immigrants/immigrés, émigrants/émigrés, pays de départ et pays d'accueil, définition statistique particulière de l'immigré en France


La "crise migratoire" des années 2014-2015 a abouti à des tensions fortes aux frontières des états-membres. Malgré le manque de coordination des gouvernements et les prévisions pessimistes des experts, l'espace Schengen a pourtant montré une forme de résilience et la libre circulation a été rétablie après coup, ce qui donne à croire à un possible "retour à la normale" après la COVID19.

La remise des migrants en situation irrégulière au pays Schengen les ayant accueilli en premier (en vertu dn protocole dit "de Copenhague") aboutit, notamment entre France et Espagne, à des allers-retours nombreux et plutôt absurdes.

POUR LE 4 MARS : DEVOIR FACULTATIF
rendre la carte des frontières espagnoles et le tableau comparatif d'analyse des deux films
sur l'espace Schengen  visionnés les 25 et 26 février




    cours   suivant

Jeudi 4 mars [16 h 05 - 17 h] - TD 18

Participation : Adda, Hortense, Diego
Bavardages : Éolia, Vincent et Marilou

Travaux Dirigés  n°18 : un exemple de flux humains,
les frontaliers aux limites de l'Espagne

Étude de films
JALON 22 Les frontières d'un état-membre SUITE
film "Portugal : vite, rouvrir les frontières !"
Vocabulaire : frontalier, eurocité

Le reportage d'Euronews nous montre l'impact très négatif de la fermeture (pour cause de pandémie) de la frontière à Valença (Portugal).  Il évoque l'existence d'une "eurocité" Valença-Tui (une agglomération transfrontalière toutefois discontinue et relativement modeste, 15 000 habitants environ pour chacune des deux villes) et montre l'importance de la clientèle venue de la Galice espagnole pour le commerce local au Portugal.

Surtout, il vise à dénoncer l'absence de coordination des politiques de déconfinement entre deux pays membres et voisins, suggérant fortement que les autorités locales devraient être compétentes et gérer directement la frontière. Pour autant, il faut noter qu'en réalité, le pouvoir central n'est pas forcément toujours plus "dur" que les collectivités locales (exemple des communautés autonomes espagnoles  qui reprochent à l'État central son prétendu laxisme).

La réouverture de la frontière espagnole s'accompagne de contrôles censément supprimés dans l'espace Schengen, mais ils ne sont pas systématiques (le Pays Basque donne l'exemple d'un "espace vécu" plus que d'un territoire pleinement intégré, car les flux de travail quotidiens sont faibles et la coopération institutionnelle encore balbutiante : l'eurocité Bayonne - San Sebastian n'existe guère que sur le
papier et les intérêts des frontaliers ne convergent pas systématiquement, tandis que les équipements communs restent très rares ; le district de la baie de Txingudi est, en revanche, un "territoire de projet" pertinent).

Le frontalier est l'habitant(e) de l'espace transfrontalier (lequel a une "épaisseur" très variable) ; il traverse fréquemment la frontière et participe à la gestion d'un espace situé de part et d'autre de celle-ci, partageant en partie la culture de ses voisins "de l'autre côté". Au plan juridique, le terme "frontalier" correspond seulement à un statut fiscal, employé (surtout en Belgique) pour désigner le travailleur exerçant son activité à l'étranger mais franchissant la frontière pour rentrer chez lui régulièrement (au moins une fois par semaine - quotidiennement, en pratique, dans bien des cas) donc assujetti ou risquant de l'être à deux impositions distinctes (résidence, travail) sauf accord bilatéral entre les états concernés.

L'eurocité est, en principe, une assez grosse agglomération dotée de fonctions urbaines supérieures : c'est une métropole régionale notable, dont l'influence s'étend à tout ou partie de l'Europe. Mais ici, le terme est employé dans un tout autre sens, car il permet de désigner aussi une conurbation située à cheval sur la frontière, soit que le tissu de l'agglomération soit très dense et les distances faibles (cas d'Irun-Fontarrabie -Hendaye) soit que les relations et coopérations soient intenses et les échanges culturels et/ou économiques très approfondis entre les zones urbaines malgré une certaine discontinuité territoriale (Debrecen-Oradea entre Hongrie et Roumanie, ou Bâle-Mulhouse).






    cours   suivant

Participation : Éolia, Maria-Cruz
 Vendredi 5 mars [12 h 10 - 13 h 05] - TD 19

Travaux Dirigés  n°19 :
un espace transfrontalier,
la frontière franco-espagnole en Pays Basque


Des ressources sur le site de la MOT (mission opérationnelle transfrontalière) :


AU NIVEAU LOCAL
On peut vérifier (
en comparant les indications théoriques ci-dessus présentées par la MOT aux réalités) que la frontière franco-espagnole en Pays Basque ne sépare pas strictement deux mondes mais se traduit par l'existence d'un espace transfrontalier (dans le cas présent, c'est davantage un espace vécu qu'un territoire de projet car la collaboration entre entités publiques est encore peu aboutie).

1 et 3. Les habitants traversent effectivement beaucoup la frontière pour consommer, se divertir... mais assez peu pour travailler. Peu d'emplois sont offerts côté français (sauf dans le secteur touristique) et l'avantage comparatif n'est pas évident pour les Français désireux de travailler en Espagne (salaires et prestations sociales plutôt moins favorables).
On peut citer le phénomène, spectaculaire, de l'animation commerciale représentée par les "ventas" (Ibardin, Dantxaria, etc.) où le tabac, l'essence est l'alcool sont (entre autres) vendus moins chers - grâce à des taxes plus faibles en Espagne - à des locaux ou aux Français en villégiature ; à l'inverse, le commerce de détail luzien doit beaucoup (surtout le haut de gamme) aux clients ibériques. Beaucoup d'Espagnols vivent enfin en France (entre Nivelle et  Bidassoa) malgré des prix élevés, qui réduisent l'intérêt de la chose au point de vue du prix (mais l'Espagne offre peu de possibilités d'acquérir des maisons individuelles).
2. Un patrimoine commun est partagé : la culture basque est mise en avant, un intérêt réciproque pour la culture de l'autre existe (danse espagnole et tauromachie de ce côté de la frontière, rugby à Irun, etc.) et des goûts et traditions identiques sont notés (cidreries, pintxoak et taloak, chants et musiques traditionnels). La plage d'Hendaye ou le lac de Saint-Pée sont fréquentés par les touristes du Sud, les Français sont toujours très nombreux à fréquenter les centres historiques de Saint-Sébastien ou Fontarrabie et les restaurants (profitant là encore d'une fiscalité avantageuse).
4. La patientèle de nombreux médecins et dentistes, voire des cliniques, est, côté français, assez largement espagnole (parfois en raison d'affiliations anciennes à la sécurité sociale française de travailleurs étrangers aujourd'hui à la retraite). Les établissements scolaires reçoivent en outre une proportion notable d'élèves Espagnols ou Binationaux. Mais, au plan économique, les investissements réciproques sont faibles (peu d'esprit entrepreneurial en Iparralde, où les fortunes sont immobilières, et une opposition systématique de l'opinion aux projets industriels impliquant des entreprises basques espagnoles tels que : usines dans le port de Bayonne, Surf Park luzien, etc. Ceci malgré les efforts de la CCI de Bayonne, favorable aux coopérations tranfrontalières.
5. Pas de grands équipements partagés mais des doublons (deux aéroports, deux parcs des expositions) et une interconnexion médicore des réseaux (peu de trains franchissant la frontière, avortement du projet de LGV, non prolongement du topo, une autoroute mais plus de route nationale au Nord et, de manière générale, côté français, peu d'efforts pour calibrer les voies). Cependant : succès du consorcio réunissant Hendaye, Fontarrabie et Irun, et traitement des eaux usées réalisé en commun, sur un site espagnol. Espoir d'une relance de "l'eurocité Bayonne - San Sebastian" grâce à la création récente de la CAPB (Communauté d'Agglomération Pays basque, côté français).


POUR LE 18 MARS : Préparation du devoir-surveillé

Comparez la perception de l'espace transfrontalier basque aux observations de la MOT sur l'appréhension des espaces transfrontaliers aux niveaux national et européen.
(comme on l'a fait en classe pour le niveau local). S'agit-il d'un espace frontalier particulièrement intégré ? Dans quels domaines la coopération manque-t-elle de profondeur, pourquoi ?

France/Espagne
Moins de Français travaillant dans le pays voisin qu'à toutes les autres frontières


 

Chapitre VIII (+13)
65 heures

BILAN DES NOTES D'ORAL T2

fonction de la participation en classe et/ou des exposés réalisés

participation modeste mais avérée (non notée) : Malvina, Thelma, Manon et Helena
participation évaluée (prise en compte si avantageuse pour l'élève concerné)
11 Maria-Cruz
12 Éolia, Antonio, Vincent
13 Milan, Marilou
14 Hortense, Maiara, Adda
15 Angie JALON 10
15,5 Julen JALON 8
16 Diego, Sofia
16,5 Eustacio JALON 9




AGENDA
Premier de voir de type BACCALAURÉAT (durée deux heures) le 15 mars

EXPOSÉS PRÉVUS AU TROISIÈME TRIMESTRE
Préparation au Grand Oral en 2021 - SUITE

Thème 4
S'informer 25 h  jusqu'en avril

1 La Galaxie Gutemberg des origines à la révolution numérique
JALON 24 L'information imprimée MERLEAU (Marzin) le 8/3
JALON 25 L'information audio-visuelle MENDRIBIL (Charreton) le 12/3
JALON 26 Internet DILLENSCHNEIDER  (Liégeois) le 18/3

 2 L'information et le rôle des médias dans les crises
JALON 27 L'affaire Dreyfus BLOEDE (Roman) le 11/3
JALON 28 Histoire de l'agence Havas et de l'AFP MARTINEZ (Baali) le 19/3
JALON 29 Médias et guerre du Vietnam CHARRETON (Guéru) le 22/3

3 La Société de l'Information : des flux non maitrisables ?
JALON 30 Information fragmentée et horizontale BENITO (Grimoire) le 22/3
JALON 31 Témoignages et lanceurs d'alerte BAALI (Merleau) le 26/3
JALON 32 Théories du complot LIÉGEOIS (Ranz) le 22/3


fin des exposés en semaines 13 et 14 en cas de retard dans le programme



Thème 5 
États et religions 25 h

Deux conceptions différentes de la séparation de l'État et de la religion

1 "Rendre à césar"...  une relation ambivalente entre pouvoirs spirtituel et temporel dans la tradition latine (occidentale)

JALON 33 Le pape et l'empereur : le couronnement de Charlemagne GRIMOIRE (Faurie) le 26/4

2 L'État et la foi dans les traditions orthodoxes et musulmanes
Deux exemples de l'influence de la Religion sur la vie de l'état

JALON 34  Calife et empereur byzantin : pouvoirs politiques et religieux en orient ALGARRA le 30/4
JALON 35 La laïcité en Turquie RANZ (Moran) le 3/5

3 L'Amérique des Puritains aux Qanon : bons sentiments, prosélytisme et difficile neutralité de l'État aux États-Unis

JALON 36 État et religion dans la politique intérieure des États-Unis SILLA (Martinez) le 6/5

4 Le fait religieux dans la civilisation de l'Inde et dans la politique de l'Union Indienne

JALON 37 État et religion en Inde MORAN (Jourdain) le 10/5
JALON 38 Minorités religieuses en Inde GUERU (Urdea) le 13/5
JALON 39 Inde et Pakistan, l'enjeu du Cachemire JOURDAIN (Abdoul Kaïd) le 14/5

fin des exposés en semaines 20 et 21 en cas de retard dans le programme



Arrêt des notes du premier trimestre le 7 mars

Retour en haut de page en cliquant sur les moutons, accès au portail des Premières en cliquant sur le logo ci-dessus
ACCÈS  AU   TROISIÈME TRIMESTRE - RETOUR AU  PREMIER TRIMESTRE
vdp