Cahier
de textes de l'année
scolaire 2020-2021 /
VANDERPLANCKE
P-L /
Section OIB du Lycée Ravel 64500 Saint-Jean-de-Luz /
Première - HISTOIRE
T3
Histoire Première
OIB La
Grande Guerre
CAHIER
DE TEXTES DU TROISIÈME TRIMESTRE
Thème 4 : La première guerre mondiale ; suicide
de
l'Europe et fin des empires
Mardi 17 mai [8
h 15 - 10 h 05]
cours
suivant CHAPITRE V La
"Grande Guerre"
1914-1918 INTRODUCTION reformulation
: une problématique inspirée par le point de vue
"français" sur le premier conflit mondial.
1°) La France, en principe victorieuse, est la plus atteinte
(en
proportion) par la surmortalité liée au conflit
et est
traumatisée par cette guerre dont l'opinion aurait voulu
qu'elle
demeure "la der des der".
2°) Cette épreuve marque par ailleurs
l'achèvement
symbolique de l'unité nationale dans le cadre
républicain
: les réserves exprimées à
l'égard du
régime par les Royalistes et les Traditionnalistes perdent
de
leur intensité dans la mesure où la
République,
souvent moquée comme une catin (propos anti
démocratie)
et une Marianne grossière (mépris de classe) est
finalement triomphante. Mais le triomphe est beaucoup plus apparent que
réel.
le
monument aux morts de Thiepval
Un document
proposant une autre interprétation de la première
guerre
mondiale, majoritairement décrite aujourd'hui comme un
conflit
entre l'impérialisme britannique et
l'impérialisme
allemand. Le Royaume-Uni ne se résigne pas en effet, en
1914,
à laisser la direction des affaires européennes
et
mondiales à l'Allemagne (qui a pris l'ascendant aux plans
industriel et commercial) mais préfère inviter
les
États-Unis à exercer leur leadership ; la France
fait le
même choix. Les armées britanniques (celles du
Royaume-Uni, mais aussi des dominions : Canada, Autralie, etc.) jouent
un rôle important sur les champs de bataille (c'est, dans
toute
leur histoire, sur la Somme que les Britanniques perdent le
plus
grand nombre de soldats). La commémoration du sacrifice des
Anglais au "pays du coquelicot" (la fleur choisie comme symbole, alors
que les Français lui ont
préféré le bleuet)
crée une solidarité (fraternité
d'armes) durable
entre puissances "occidentales" libérales voire
démocratiques. L'Entente Cordiale
conclue en 1904 (troc de l'Égypte contre le Maroc) et le
rapprochement avec
la
Russie, à l'initiative de la France (convention de 1907)
constitue le noyau de l'alliance victorieuse en 1918, alors que la
Triple Alliance allemande (avec l'empire d'Autrriche-Hongrie
et le
royaume d'Italie) ne fonctionne pas en 1914. Non contraignante sur le
plan juridique,
l'alliance franco-britannique n'est cependant ni irrévocable
ni
automatique, et
n'a jamais débouché sur aucun plan militaire
conjoint ;
aussi l'entrée en guerre britannique, le 4 août
1914 (au
lendemain de l'invasion de la Belgique) est-elle un
soulagement
pour les Français... mais une très mauvaise
surprise pour
les
Allemands.
1.
Buts et origines de la guerre
voir le manuel
en ligne
Le
dessous des cartes et les
causes profondes de la guerre (document de 2013)
Premier commentaire
de la
vidéo : la notion de "suicide de l'Europe"
A
- Un apogée
européen paradoxal Les
formes d'une
domination européenne incontestée
(impérialisme, mot forgé en 1902)
exposé mis en ligne Dimanche : En quoi l'Europe
domine-t-elle le monde ?
Le
binôme chargé
d'expliquer l'hégémonie européenne est
un peu
gêné d'avoir manqué une partie de la
projection du
film. L'introduction, digressive, a malgré tout le
mérite
de nuancer par avance la portée de l'apogée
européen : gêné par les divisions entre
puissances.
Les Européens sont inconstestablement en position de
domination
démographique (25% des êtres humains, un grand
dynamisme)
économique (100% de l'acier est produit en Europe ou en
Amérique du Nord) et politique (colonisation)
Des
déséquilibres internes très vifs exposé mis
en ligne Dimanche : Quelles sont les causes de la "guerre civile"
européenne ?
L'hétérogénéité
des nations européennes est tellement forte qu'elle est
perçue comme à l'origine des tensions
préparant ou
justifiant la guerre. Une guerre que le conflit opposant les Nordistes
aux Sudistes a peut-être annoncé, par une
similitude des
causes et la nature totale de l'engagement, pour pau que la guerre
civile américaine soit comparable au suicide de l'Europe.
Certains pays sont industrialisés et
forts, d'autres ruraux et faibles, certains états ont une
existence historique et sont cohérents, d'autres paraissent
fragiles. Par ailleurs la modernisation et la
sécularuisation ne
sont pas uniformes : la France a déjà
amorcé sa
transition démographique
Le
problème des
nationalités en Europe centrale et
orientale La
coexistence de peuples
différents dans un grand état multinational
(Russie,
Autrice-Hongrie, etc.) est rendue difficile à
l'époque
contemporaine par l'exemple des unités italienne et
allemande,
très récentes, et compte tenu du
succès du
modèle de
l'état-nation (France, Grande-Bretagne). L'aspiration des
Slaves
ou des Germains à être réunis s'accorde
difficilement avec les réalités
géopolitiques ;
les Juifs, quant à eux, souvent victimes de pogroms en
Russie,
ne sont pas reconnus comme une nationalité, faute de
disposer
d'un territoire propre. L'intention prétée au
prince
héritier de l'empire des Habsbourgs de vouloir transformer
l'état en une confédération danubienne
accordant
l'autonomie à tous les peuples composant l'empire indispose
les
Autrichiens et les Hongrois (ensemble : 45% des habitants) mais
inquiètent la Serbie, où un parti nationaliste
rêve
d'annexer les provinces autrichiennes de langue serbe.
La
question d'Orient et les conséquences du déclin
ottoman
Le recul ottoman a laissé la place, au Nord de la
Grèce
aux états balkaniques, petits, fragiles mais antagonistes et
parfois en guerre (conflit entre la Bulgarie et ses voisins
à
propos de la Macédoine). Russes et Autrichiens
(ces
derniers ont annexé la Bosnie en 1908) se disputent cette
région tandis que Londres soutient la Sublime Porte
harcelée par les revendications du Tsar sur les
détroits. L'antagonisme
franco-allemand Il
prend
sa source dans l'occupation de l'Alsace-Lorraine et l'esprit
"revanchard" d'une partie de l'opinion, toutefois minoritaire mais
excédée par les prétentions coloniales
de Berlin
au début du XXème siècle (crise
d'Agadir en 1911).
Il commande surtout la nécessité
éprouvée
par la France de rompre son isolement diplomatique pour rechercher
à tout prix une alliance "de revers" face à
l'empire
allemand. (Une "brutalisation"
des sociétés
aggravées par le
déclencement du conflit)
B -
La
responsabilité des pays belligérants
Elle
a fait débat après la guerre, dont l'Allemagne
a en effet été reconnue seule coupable, les
alliés
lui imposant de très lourdes sanctions et commettant la
faute de
réunir la conférence de la paix enl'absence de
représentants allemandes (alimentant le mythe du
"diktat"
de Versailles).
- La
responsabilité de
l'Autriche-Hongrie (et de son
allié allemand) est grande
: le
gouvernement de Vienne saisit en effet le prétexte de la
mort de l'archiduc François-Ferdinand pour tenter
de "liquider" la Serbie. Il adresse à Belgrade un ultimatum
léonin dans l'espoir de rendre tout accommodement
impossible,
et, malgré l'acceptation de conditions humiliantes par la
Serbie, il se prépare à envahir celle-ci.
L'Allemagne a le tort de lui apporter son soutien total. C'est que
l'état-major allemand a informé son gouvernement
que l'armée allemande pouvait assumer le risque d'une
conflagration européenne, étant sûre de
vaincre à la fois Français et Russes, mais le
gouvernement du Reich ayant été
prévenu par ailleurs de l'inversion prévisible du
rapport de
force dans un délai de quelques années, en faveur
de l'Entente (du fait de la modernisation attendue de
l'économie et des forces russes). Le pouvoir politique
allemand subit en quelque sorte
la pression des militaires, pour lesquels c'est la dernière
occasion d'imposer par la force un nouvel ordre continental favorable
aux intérêts du pays.
-
La Russie est solidaire des Serbes
mais répugne
à s'engager à leurs côtés
sans l'appui de la France.
Celle-ci hésite peu de
temps et décide de soutenir la mobilisation de la
Russie pour ne pas décevoir son alliée une fois
de plus (elle l'a appelée à la retenue lors des
crises balkaniques dans les années
précédentes) et risquer
de se retrouver isolée. La Grande-Bretagne fait le
choix (inattendu) de s'engager lors de l'invasion de la
Belgique, pays neutre, le 4 août 1914. Son gouvernement met
en avant le prétexte de son indignation face au viol du
Droit international, mais il s'inquiète surtout d'une
éventuelle présence allemande sur la Manche, qui
lui fermerait l'accès au marché
européen tout en constituant une menace de
débarquement permanente. Tel était bien, du
reste, l'un des
buts de guerre allemands (mais il est resté secret et les
Historiens n'en ont rapporté la
preuve qu'après 1960).
- La
France (seul grand état
républicain dans le
concert des nations) redoute par dessus tout de se retrouver
marginalisée ;
l'intention de recouvrer l'Alsace-Lorraine
n'est donc pas la raison la plus déterminante de son
entrée en guerre, davantage justifiée par la peur
d'un
nouvel
isolement diplomatique, tout récemment rompu par le
rapprochement avec l'Angleterre (entente cordiale) et l'alliance avec
le Tsar. La mobilisation se fait globalement dans la
résignation
et par devoir, comme dans la plupart des autres pays
belligérants (le mythe de "la guerre fraîche et
joyeuse" à laquelle les mobilisés se seraient
attendus semble complètement démentis par le
dépouillement des
correspondances personnelles des soldats).
- L'Allemagne
nourrit des ambitions
géopolitiques non
dissimulées.
Loin de rêver à la
réunion de tous les peuples de culture allemande (pangermanisme)
les autorités
espèrent constituer un empire commercial en Europe,
d'où
les produits des industries anglaises seraient totalement
évincés tandis que les
pays voisins seraient contraints de renoncer à toute
barrière douanière et se voueraient à
l'agriculture pour laisser le monopole des manufactures à
l'Allemagne. Il s'agit ensuite de rayonner sur la planète
entière (Weltpolitik).
D'après
l'historien M Fischer, qui révèle, dans les
années
70,
les projets allemands d'annexion de certains territoires (la Lorraine
métallifère, le Luxembourg) et son intention de
détacher le Nord de la France du reste du pays, pour occuper
les
ports du Pas-de-Calais et menacer la Grande-Bretagne,
l'état-major aurait
carrément prémédité la
guerre dès
1911. Une version qui cautionne après-coup le
thèse controversée de la cupabilité
allemande et n'est pas acceptée unanimement.
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Mardi 24 mai [8
h 15 - 9 h 10]
C -
L'engrenage de 1914 et les causes probables du conflit (les facteurs
conjoncturels) L'opposition
des impérialismes britannique et
allemand semble la raison profonde de la guerre, mais d'autres facteurs
ont pesé, dont certains ont passé, à
l'origine,
pour
très déterminants. -
L'existence de deux alliances rivales a-t-elle
précipité la guerre ? La réponse est
plutôt négative (malgré la
théorie de" l'engrenage" longtemps enseignée)
s'il s'agit d'évoquer une quelconque automaticité
des pactes noués entre les puissances. L'attentat du 28 juin
1914 (l'assassinat du prince
héritier d'Autriche-Hongrie par un extrêmiste
Serbe) ne déclenche aucune entrée en guerre
immédiate et la crise semble au départ n'avoir
qu'une portée purement locale. Le risque d'une guerre
balkanique est perçu, mais tout le monde (le public comme
les diplomates) minimise dans un premier temps la
probabilité d'une implication du reste de l'Europe (les
alliances ont plutôt modéré les ardeurs
belliqueuses durant les années
précédentes). Des négociations et des
préparatifs vont avoir lieu durant tout
l'été, et finalement les opinions publiques
penseront que leur pays est de bonne foi mais est contraint d'entrer en
guerre par le fait des autres... La
relation par la presse de
l'incident dramatique survenu en Bosnie
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Mardi 24 mai [9
h 10 - 10 h 05] 2.
Chronologie du conflit 1914 : échec de
la" stratégie des points forts" et surprises
Faillite de l'offensive française en Alsace-Lorraine (Plan
17 : percée vers Mulhouse mais seule Thann est
conservée)
et succès limité du Plan Schlieffen (les
Allemands atteignent Senlis, à 25 km de Paris).
Contre-attaque et "miracle" de la Marne (surprise
stratégique) ; viol de la neutralité belge et
entrée en guerre inattendue de la Grande-Bretagne. 1915
: extension et prolongation
Guerre de position, rallliement de l'Italie aux alliés,
stratégie périphérique et fiasco des
Dardanelles. 1916
: Verdun
Guerre d'usure : des boucheries aux saignées, une victoire
symbolique de la résistance française
à l'envahisseur.
1917
: Ruptures
Désastre britannique dans la bataille de la Somme,
épuisement et mutineries (leurs conséquences :
Nivelle est désavoué et les Français
renoncent aux grandes offensives meurtrières,
Pétain renforce son prestige personnel)
révolutions russes (celle de février, due aux
difficultés logistiques et à la mauvaise gestion
de la crise sociale de Petrograd, est suivi par celle d'Octobre - un
coup d'état fomenté par Lénine, chef
des Bolchéviques et désireux d'arrêter
la guerrre) entrée en guerre des États-Unis
(Wilson saisit l'occasion de rompre l'isolement traditionnel de la
puissance américaine et entend garantir le remboursement des
dettes contractées par les alliés, son
prétexte est le caractère "barbare" de la guerre
allemande : opérations des sous-marins contre les paquebots
et cargos neutres, répression dans les pays
occupés, non respect des traités, incitation
faite au Mexiue d'agresser les États-Unis et
révélée par l'espionnage britannique). 1918
: Victoire
Grande offensive allemande à l'Ouest ("poche" de
Château-Thierry) débouchant
sur la formation d'un commandement unique au profit du
Maréchal Foch, armistice du 11 novembre.
Pas de cours le 31 mai ni le 13 juin (mobilités sortantes ERASMUS+)
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Leçon annulée
du Mardi 7 juin [8
h 15 - 9 h 10] 3.
Bilan et échec de la paix de 1918 A
- Des pertes humaines et matérielles colossales
des tués, des blessés ("gueules cassées" et
mutilés) et des traumatisés par millions ; beaucoup de
familles dans le deuil (soldats inconnus) ; des destructions
très importantes sur les champs de bataille et dans les pays
occupés ; une pandémie (baptisée improprement
"grippe espagnole") Une brutalisation durable et une
fausse victoire pour la France, pays le plus durement atteint ?
B
- Des sociétés déstabilisées
une remise en cause de la notion de Progrès et de l'idée
d'une prétendue supériorité de "la civilisation"
européenne ; l'émergence de revendications dans le monde
colonisé ; jeunes contre "vieux" (Dada, surréalisme,
etc.) ; femmes contre traditions (flappers ou garçonnes, T.
Lempicka) ; contestataires contre l'ordre établi
(délinquance magnifié - Bonie and Clyde, agitation
révolutionnaire - Spartakistes et républiques rouges en
Hongrie et Bavière, culte de l'entropie ouvrière par G.
Sorel) Le sentiment d'une jeunesse
sacrifiée et l'envie d'échapper à toute force
à une répétition du conflit (mythe français
de la "der des der") ?
C
- Une paix ratée C1
Qui l'a faite ?
une conférence en France et des traités (tous
signés en région parisienne) excluant les vaincus (mythe
du Diktat) ; quatre "grands" parmi les vainqueurs (dits "alliés
et associés" - parmi ces derniers, qui se présentent donc
seulement comme des associés de l'Entente : les
États-Unis) :
trois nations aux commandes du fait de la politique de la chaise vide
des Italiens ("victoire mutilée") ; un traité
signé à Versailles et bilingue, pour la première
fois, pour complaire à l'Amérique ; Wilson
préoccupé de défendre le Droit international et
notamment la liberté des peuples à disposer
d'eux-mêmes, opposé par principe aux annexions mais peu
conscient de l'imbrication des nationalités en Europe centrale
et orientale et désavoué après-coup par le
Congrès ; Lloyd George désireux d'assurer
l'équilibre des forces en Europe au point de redouter une
possible hégémonie française et de ménager
pour cette raison les intérêts allemands ;
Clémenceau - un "tigre" - auréolé de gloire mais
évincé du pouvoir dès 1920 par un parlement
français peu désireux d'en faire le chef de l'État
- voulant rendre impossible toute idée de revanche allemande et
proposant un démembrement de l'empire et sinon des garanties
pour l'avenir de la part des puissances anglo-saxonnes ; deux points de
convergence : l'idée d'empêcher la guerre en créant
la SDN (dont la charte est incorporée au
préambule des traités imposés aux vaincus) et
l'ambition de tenir à distance la menace bolchévique en
isolant l'URSS par un "cordon sanitaire" (des pays jeunes, parfois
faibles et difficilement défendables, souvent multinationaux et
sans légitimité historique avérée). Des vainqueurs maladroits dans
leur relation avec les perdants et divisés par leurs
intérêts et leur tempérament ?
Leçon annulée
du Mardi 7 juin [9
h 10 - 10 h 05] C2
- De quoi s'agit-il ?
L'analyse des traités : une nouvelle carte de l'Europe et du
monde, la création de nombreux conflits potentiels,
à l'orgine de la seconde guerre mondiale voire de querelles
qui durent encore.
C3 - Pourquoi le naufrage ?
Le révisionnisme, l'isolationnisme américain,
l'expansionnisme soviétique, la crise des années Trente.
La France n'obtient pas le
démembrement de l'Allemagne mais seulement la promesse de
réparations (indemnités financières) de sa part,
et la garantie (toute formelle) de ses frontières à l'Est
(après restitution de l'Alsace-Lorraine et
démilitarisation de la Rhénanie) par les puissances
anglo-saxonnes. Sa victoire scelle, en apparence,
définitivement, l'unité nationale et l'attachement
à la République et fait redouter aux Britanniques une
hégémonie française sur le continent.
En réalité, l'intensité des pertes subies
(saignée démographique) l'affaiblit tandis que
l'Allemagne est vite revancharde (remise en cause du "Diktat") et
troublée par les oppositions au régime de Weimar
(démocratique) et les effets de la crise de 1929. Le
désir de révision des traités (notamment celui de
Versailles) débouche rapidement sur une nouvelle paix plus
favorable aux Turcs (1923) et entretient le mécontentement des
populations vaincues, alors que le gouvernement britannique
lui-même est ambigu sur cette question (politique d' apeasement).
La SDN est finalement un échec en raison de l'abstention
américaine (retour à l'isolationnisme et désavoeu
de la politique du Président Wilson) et de la faiblesse des moyens de rétorsion
prévus par sa charte pour sanctionner les puissances agressives,
mais elle reste le symbole des espoirs d'une paix durable fondés
dans les années 20 (Pacte Briand-Kellog d'interdiction de la
guerre en 1928, projet d'unité européenne en 1929, esprit
"de Genève").
Extraits de film
"Quatre de
l'infanterie" :
Une description réaliste du front (opérations
à l'Ouest en 1918 : grande offensive pour la paix en vue de
vaincre avant le renforcement du contingent états-unien.
L'arrière : des épouses laissées seules, des
civils ignorant les conditions réelles du combat, un
ravitaillement très difficile (en Allemagne notamment). Une
occupation traumatisante (parfois oppressive, moralement gênante
en cas de fraternisation avec l'ennemi). Des préjugés
envers les femmes françaises mais des relations ambivalentes.
Une défaite allemande imputable à la
supériorité des armes alliées (chars) ? Un film de
1930, jugé scandaleux par une partie de l'opinion publique
fançaise... mais interdit aussi par le régime nazi !
"Palestine, histoire d'une Terre" :
Des images très anciennes de ce qui est encore appelé "la
Terre Sainte" en 1880 ; une province peu peuplée de l'empire
ottoman où les Juifs sont, avant 1900, moins de 10% du total des
habitants. Une terre arabe et multiconfessionnelle dans un empire Turc
et Musulman. Une immigation juive venue d'Europe suite aux pogroms en
Russie et à l'affaire Dreyfus (justification à la
fondation du Sionisme par Theodor Herl en 1897). Un partage des
provinces arabes du Levant et de Mésopotamie par la France et le
Royaume-Uni (accords Sykes-Picot de 1916) malgré les promesses
britanniques aux Arabes et à la dynastie des Hachémites
(révolte nationale encouragée par le colonel Lawrence).
Création d'un Foyer National Juif en Palestine
(déclaration Balfour, 1917) prétexte à la
présence anglaise à Jerusalem. Israel, fondé en
1948, demeure perçu sans sa région comme une colonie de
peuplement étrangère.